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Conférence de François Asselineau du 22 janvier 2011 à Montpellier


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Nous avons à faire en France à une situation, comme d’ailleurs dans l’ensemble des Pays d’Europe, où nous sommes constamment plongés dans une espèce de bain médiatique, un univers où on nous enseigne, du berceau jusqu’à la tombe, que l’Europe est nécessaire pour éviter un nouveau Verdun : l’Europe c’est la paix, l’Europe est inévitable, l’Europe sert à faire contrepoids aux États-Unis, l’Europe sert à nous protéger contre la mondialisation, l’euro c’est la croissance, la France est trop petite pour le monde contemporain. C’est l’univers médiatique dans lequel nous sommes et sur lequel il convient de s’interroger maintenant.

Quels sont les pouvoirs de l’Europe ?[]

Les Français ne connaissent pas quels sont les pouvoirs qui ont été dévolus à l’Europe.

On a procédé au cours des 54 dernières années, depuis le Traité de Rome du 25 Mars 1957, à ce que l’on appelle des transferts de souveraineté. En réalité les gens ne savent pas très bien ce que veut dire un transfert de souveraineté.

Un transfert de souveraineté veut dire tout simplement que l'on nous a pris notre pouvoir, le pouvoir collectif que nous avions, pour le donner à une entité. Ce n'est pas quelque chose de banal. Si je prends, par exemple, un transfert de souveraineté à Monsieur : s’il m’accorde un transfert de souveraineté sur la gestion de son compte bancaire, ça veut dire que désormais c’est moi qui gérerais son compte, qui déciderais des dépenses et des recettes. C'est quand même quelque chose de très important, c’est en fait une cession d’un pouvoir souverain et un transfert de souveraineté qui prétend être irréversible et inéluctable.

Quels sont ces pouvoirs ? Il y a 4 volets.


L’union Européenne possède une compétence dite «exclusive »[]

{C}Les États n’ont plus leur mot à dire et sont obligés d’obéir. Quand je dis les États, ce sont les électeurs, vous et moi.

Ils sont obligés d’obéir sur :


L’Union douanière et la politique commerciale commune[]

Elle a été volée aux français, enfin volée…transférée, à partir du Traité de Rome de 1957.

Que veut dire ce jargon de technocrates ?

Ça veut dire que toutes les questions qui concernent la protection douanière, la protection contre l’afflux massif, par exemple, de produits fabriqués en Chine, ou en Inde ou dans les pays émergents, qui ruinent des pans entiers de notre industrie, et bien tout ceci ce n’est plus aux Français d'en décider, mais à un commissaire européen chargé des négociations commerciales multilatérales.

En d’autres termes nous nous trouvons devant cette situation où l'on voit se présenter aux Français lors de suffrages des candidats à la présidence de la République, de droite comme de gauche, qui vont prétendre lutter contre les délocalisations, alors qu’ils n’en ont pas le pouvoir. Ils n’ont plus le pouvoir par exemple d’imposer des règles de protection douanière. Celui qui a désormais ce pouvoir est un commissaire européen chargé des négociations commerciales multilatérales, et qui doit par ailleurs tenir compte des intérêts des 26 autres États.


L'établissement des règles de concurrence, nécessaires au fonctionnement du marché intérieur[]

Ça c’est le jargon européen.

Concrètement ça veut dire quoi ? Ça veut dire, par exemple, que la privatisation et le démantèlement des services publics, la privatisation rampante, subreptice, mais qui avance, d'EDF, GDF, SNCF, La Poste, tout ceci est décidé par Bruxelles, et les Français, que cela leur plaise ou non, sont obligés d’obéir. Toute la classe politique actuelle française ne pourra rien au fait que nous allons privatiser La Poste ou la SNCF.


La politique monétaire pour les États dont la monnaie est l'euro[]

Vous le savez nous n’avons plus le Franc, nous avons une monnaie qui est partagée avec 17 États. A terme il devrait y en avoir 25 sur 27, puisque seuls 2 États, au moment de la ratification du Traité de Maastricht, ont demandé et obtenu de leurs partenaires une clause d’exemption, ce que l’on appelle une réserve dans le droit des Traités. Ce sont Le Royaume Uni et le Danemark, qui ont donc annoncé à l’avance qu’ils ne rejoindraient pas l’euro. Mais tous les autres États ont ratifié le Traité de Maastricht sans réserve, et donc ont souscrit à cette monnaie.

Ça veut dire que les taux d’intérêts, la gestion du taux de change externe de la monnaie, ce dont découlent toutes les grandes orientations de politique économique, y compris les règles budgétaires, puisque le pacte de stabilité et de croissance qui est associé au Traité de Maastricht fixe des contraintes budgétaires, que tout ce qui concerne donc la croissance, le niveau de vie, l’emploi, le chômage, en somme tout ce qui est au cœur de la vie quotidienne des Français est décidé par les autorités extérieures qui sont celles de la Banque Centrale Européenne, une banque dite indépendante, en tout cas dans laquelle les intérêts français ne sont que l’un des 17 intérêts nationaux.

Ça veut donc dire que tous ces sujets, qui sont au cœur des problèmes politiques français, sont traités par des instances dont les Français n’ont plus leur mot à dire, quelle que soit la personne qu’ils éliront à l’Elysée.


La conservation des ressources biologiques de la mer dans le cadre de la politique commune de la pêche[]

Ce point est «presque anecdotique » parce que, lorsque vous avez, comme c’est mon cas, des attaches avec certaines zones maritimes françaises, je pense notamment au Finistère, et bien vous voyez que la plupart des ports de pêche français sont en train de fermer et de se transformer en stations balnéaires espagnoles avec des galeries d’art.


L’Union Européenne possède une compétence dite «partagée »[]

C’est un euphémisme qui signifie que, là aussi, les États, en réalité les électeurs, n’ont plus leur mot à dire, sauf sur des mises en œuvre tactiques de stratégie définie par ailleurs. La stratégie, les grands choix stratégiques, les grandes orientations sont prises par l’Union Européenne et les États ne peuvent agir qu’à la marge. Alors là nous avons une quantité tout à fait considérable de sujets :

  • Le marché intérieur

  • La politique sociale, pour de nombreux aspects, en particulier les retraites

La réforme des retraites en France a été décidée par l’Union Européenne en 2002. On a fait faire aux Français, qui sont allés défiler dans la rue, à la demande de la CGT, de la CFDT, de l’UNSA de FO, des ronds dans l’eau pour les calmer, les décisions ayant été prises de toute façon.

Ces décisions ont été prises notamment dans le rapport de 2002, ce que l’on appelle le rapport de M. Klaus Regling, alors directeur général des affaires économiques des grandes orientations de politique économique - les GOPE - qui ont été fixées en 2002 pour la France : augmentation de l’âge du départ à la retraite, augmentation de la durée de cotisations, tout ceci échappant à la volonté des Français.

Au passage, les syndicats français sont de mèche avec ce système puisque tous les syndicats français appartiennent à la confédération européenne des syndicats, la C.E.S, qui est financée par la Commission Européenne. Ils participent à un théâtre de Guignol, un jeu de rôle, où l'on dit aux Français d’aller critiquer Sarkozy (je ne suis pas là pour défendre M. Sarkozy), alors qu’en réalité Sarkozy n’est qu’une courroie de transmission des décisions qui sont prises ailleurs. Tous les syndicats français sont devenus, exactement, ce que l’on appelait au 19ème siècle des Jaunes, c’est-à-dire qu’ils travaillent pour des patrons qui les payent.


  • La cohésion économique, sociale et territoriale

  • L’agriculture

  • L’environnement

C’est bien l’Union Européenne qui a imposé aux français les OGM. Les sondages en 2006 ont montré que 86% des Français n'en voulaient pas. C’est l’U.E. et la commission européenne qui en ont imposé l’introduction en France - et sous astreinte : 168 800 euros par jour de retard dans la transposition en droit français des directives européennes (1 Million de Francs lourds par jour de retard). Le gouvernement français était obligé d’imposer la culture des OGM.

  • La protection des consommateurs

  • Les transports

  • Les réseaux transeuropéens

  • L’énergie

Notamment la privatisation de l’énergie, avec le scandale que représente l’ouverture du marché du gaz en France à des grands opérateurs, comme Goldman Sachs par exemple, qui n’a rien à voir avec les opérateurs du Gaz.


  • Les questions de libertés publiques

  • Les questions de sécurité

  • La justice

Nos concitoyens sont actuellement dans l'ignorance totale de la mise en place, de façon subreptice, d'un Parquet européen, avec un système d’automatisation des extraditions, qui sont contraires à tout ce que les démocraties au cours des deux siècles antérieurs avait défini comme protecteur des libertés publiques et des libertés individuelles.

  • L’immigration

C'est un sujet que l’on adore faire mousser dans les médias afin de diviser les Français, pour qu'ils se disputent sur ces questions. Il faut savoir que tous les grands choix stratégiques depuis le Traité d’Amsterdam ont été transférés à Bruxelles. Nous sommes dans un espace qui s’appelle l’espace Schengen qui a été intégré dans le Traité d’Amsterdam de telle sorte qu’il y ait des dizaines de millions de personnes qui peuvent entrer ou sortir du territoire national sans contrôle .

Pour l’affaire des Roms, qui a défrayé la chronique il y a quelques mois, la décision du gouvernement français a été déférée par la Commission Européenne à Mme Viviane Reding, commissaire chargée de la justice à la CJCE, pour condamner la France dans cette affaire.

De la même façon, la politique officielle de la Commission Européenne a créé, sur le modèle de la Green Card américaine, une carte bleue : les institutions européennes sont en permanence en train de copier-coller les décisions américaines. Cette carte bleue consiste à aller dans les pays du Sud et en favoriser l’immigration, en y prenant les diplômés. C’est un réflexe de négrier qui consiste à aller vider de leur substance ces pays, qui seront d’autant moins à même de se développer puisqu’on leur aura justement pris leurs élites.

  • Les enjeux communs de sécurité en matière de santé publique


Il s’agit donc de PRESQUE TOUT, que ce soit de la politique vis-à-vis des OGM, des vaccinations massives, de la privatisation d’EDF GDF, de la précarisation de l’emploi (exemple du CPE de M. De Villepin), des fusions-acquisitions entre entreprises, de la préservation de l’environnement, des mandats d’arrêt internationaux, des fonds structurels régionaux, de l’immigration, etc.

Tout ceci est très largement décidé par Bruxelles. Les élus français n’ont, dans le meilleur des cas, qu’une très FAIBLE MARGE de manœuvre.


L’Union Européenne possède une compétence dite de «coordination »[]

Ce sont les seuls sujets sur lesquels il y a encore une marge de manœuvre importante, laissée aux États. Ce sont des sujets qui sont, comme on dit, en attrition - c’est-à-dire qu’ils sont en diminution. Lesquels sont-ils ?

  • La protection et l’amélioration de la santé humaine

  • L’industrie, du moins ce qu’il en reste, puisque toutes les grandes décisions en matière économique ont été volées aux Etats nationaux

  • La culture

  • Le tourisme

  • L’éducation (qui reste de compétence nationale mais avec quand même des orientations européennes puisqu’il faut réformer les manuels scolaires afin de reconstruire l’Histoire ancienne, par exemple que nous avons tous été des européens qui s'ignoraient)

  • La formation professionnelle

  • La jeunesse

  • Le sport

  • La protection civile

  • La coopération administrative

Vous voyez quand même, sans être offensant, que ce sont des sujets de second ou troisième ordre par rapport aux sujets principaux, désormais dirigés par l’Union Européenne.

La politique Européenne de sécurité et de défense (PESD)[]

{C}Le Traité de Lisbonne, qui a suucédé à la Constitution européenne, en a considérablement renforcé la forme et le contenu, et son harmonisation avec l'OTAN et les objectifs stratégiques atlantistes. Le chef de la diplomatie européenne a été confié à une baronne travailliste, Mme Catherine Ashton of Upholland, ultra-atlantiste. Nous sommes ainsi pilotés au niveau européen par une diplomatie et une stratégie militaire qui sont de nature atlantiste.

Tout ceci pour dire que l’essentiel de nos lois et de nos règlements, dans leurs aspects stratégiques, sont de simples transpositions des directives européennes.

Le Président de la République, nos ministres, nos députés et sénateurs ne décident de presque plus rien de stratégique.

La République française n’est plus qu’un fantôme. Notre démocratie n’est plus qu’une apparence. Nous jouons sur les mots. L’Article 4 de la Constitution française de 1958 prévoit que tous les partis politiques doivent respecter 2 grands principes fondamentaux : la Démocratie et la Souveraineté nationale.

Les partis politiques qui ont dirigé la France, aboutissant au transfert de la souveraineté nationale à des entités étrangères, ont en fait violé la Constitution. Ces partis sont en réalité inconstitutionnels puisque la Constitution française prévoit justement qu'ils doivent respecter la Démocratie et la Souveraineté nationale.

Tommaso Padoa-Schioppa

Tommaso PADOA-SCHIOPPA

Président du think tank "Notre Europe" (dont Jacques Delors est président fondateur et Pascal Lamy Président d'honneur)

Diplômé du Massachussets Institute of Technology (MIT)

Ancien président du Comité directeur du Fonds Monétaire International (FMI)

Ancien Ministre de l’économie et des finances italien (2006 – 2008)

Ancien membre du directoire de la Banque Centrale Européenne (BCE)



Dans l'article qu'il a publié - Les enseignements de l'aventure européenne, Revue Commentaire n°87, Automne 1999 – il écrit :

«La construction européenne est une révolution, même si les révolutionnaires ne sont pas des conspirateurs, blêmes et maigres, mais des employés, des fonctionnaires, des banquiers, des professeurs » … « L’Europe ne procède pas d’un mouvement démocratique. Elle s’est faite en suivant une méthode que l’on pourrait définir du terme de despotisme éclairé ».

Pour ceux qui connaissent bien l’histoire, le despotisme éclairé nous ramène au 18ème siècle, juste avant 1789, c’est-à-dire vers ceux qui détiennent tout pouvoir et qui prétendent savoir mieux que les peuples ce qu’il faut faire. C’est exactement ce que l’on appelle une dictature. Dans l’Antiquité, une dictature c’était les gens qui dictaient la politique. Quand il y avait un danger pour la patrie, que ce soit à Athènes ou à Syracuse, on se tournait vers un dictateur qui était un expert, qui savait mieux que les peuples ce qu’il fallait faire.

Traité sur l'Union européenne

(traité de Lisbonne)

Article 1 bis

L’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme.

Vous voyez qu'on écrit dans le Traité que l’UE est fondée sur les valeurs de démocratie, mais que les Insiders, c’est-à-dire ceux qui connaissent, ceux qui pilotent l’affaire, avouent discrètement qu’en réalité c’est du despotisme éclairé.

L’Europe, c’est du despotisme éclairé. Ça veut dire que le traité de l’UE ressemble furieusement à la Constitution de L’Union des Républiques Socialistes Soviétiques où l’on présentait l’URSS comme un modèle de démocratie, tout le monde en dehors de l’URSS sachant à quoi s’en tenir. Nous sommes face à des Traités, à des textes, dont le vocabulaire même est truqué. Le vocabulaire est mensonger, de la même façon qu’il y a des gens qui sourient lorsque je dis que l’UMP ou le PS sont inconstitutionnels parce qu’ils ne respectent pas la souveraineté nationale. La seule réaction que les gens m’opposent est un sourire. Les mots ont-ils un sens ou n’en ont-ils pas ? {C}Ceci évidemment a des conséquences de nature politique en France.

Evolution-du-nombre-de-parlementaires

En 1979, 42,5 % d’abstention et de votes blancs et nuls par rapport à l’ensemble de la masse des électeurs.

45% en 1984, 52% en 1989, léger déclin avec 50% en 1994, puis on repart de l’avant avec 56% en 1999, 58.6% en 2004 et 61,1% en 2009.

Il est intéressant de croiser cette courbe avec l’évolution des pourcentages des députés français au Parlement européen, par rapport à l’ensemble des députés : en 1979, nous étions encore dans une Union Européenne à 9 États, les députés français représentaient 20% du Parlement européen. En 1984 et 1989, après les élargissements, nous étions tombés à 15,6% . On était légèrement remonté en 1994 à 16.8% suite à l’adoption du Traité de Maastricht qui avait augmenté un peu plus proportionnellement la part des députés français. Depuis lors, avec les élargissements successifs, notamment à la Finlande, à la Suède et à l’Autriche en 1995, ensuite aux 10 pays de l’Est puis aux 2 suivants qui sont la Bulgarie et la Roumanie, le pourcentage de députés français n’a cessé de baisser. Désormais il y a moins de 10% des parlementaires européens qui sont Français.

Ce qui est intéressant dans ces courbes c’est qu’elles sont globalement en miroir. C’est-à-dire que, moins il y a de français au parlement européen, plus il y a d’élargissement, plus les Français se détournent de ces élections.

Plus le temps passe, plus l’Europe s’élargit et plus les Français s’en désintéressent. A ce rythme l’abstention devrait mathématiquement atteindre 100% dans 63 ans. En 2074 il n’y aurait plus personne pour aller voter. Evidemment ça ne se passera pas comme ça : les arbres ne montent pas jusqu’au ciel comme disent les banquiers.

Aux prochaines élections, en 2014, si l’on poursuit la droite de régression linéaire, normalement nous serons aux alentours de 2/3 d’abstention. La légitimité même est atteinte au cœur. Plus personne ne va voter. C’est dommage de ne pas s’y intéresser parce que, comme je le dis souvent dans mes conférences, c’est la première fois dans l’Histoire de l’Humanité que nous avons une dictature qui s’impose par l’ennui et le désintérêt. C’est tellement barbant de s’intéresser aux questions européennes, tellement ennuyeux, que les gens ferment les écoutilles.

Pour terminer ce point je voudrais aussi rappeler un élément : on n’a jamais demandé aux Français s’ils étaient d’accord avec tout ce processus, s’ils étaient d’accord qu’on ferme la France. Cela rappelle furieusement la construction de l’Union soviétique : après la révolution de 1917 les Russes n'ont pas eu leur mot à dire sur la construction du socialisme. On ne leur a jamais demandé leur avis. À partir de 1986, avec les opérations de la Pérestroïka et de la Glasnost, lors de la réouverture des débats on s’est aperçu qu’il y avait une grande majorité de Russes qui, en fait, n’avaient jamais été d’accord avec tout ce qui se passait. En France, il y a eu le Traité de Rome en 1957, voté par des députés et sénateurs n’ayant eu aucun mandat de la part des électeurs. On n’a jamais demandé aux électeurs Français s'ils étaient d’accord pour faire disparaître la France et se marier avec les Lettons.

Il n'y a eu que 3 référendums en France. Ils n’ont pas concerné des sujets de fond mais des modalités :

  • Le 1er est le référendum de 1972. La question demandée aux français était : êtes-vous d’accord pour que le Royaume-Uni, l’Irlande et le Danemark entrent dans la CEE ? Notez bien qu’on ne leur a pas demandé s’ils voulaient que la France soit dans la CEE, on leur a demandé simplement s’ils étaient d’accord pour qu'elle s’élargisse .
  • 20 ans après, en 1992, on a demandé aux Français : êtes-vous êtes d’accord avec le Traité de Maastricht, c’est-à-dire êtes-vous d’accord pour que ce Traité crée L’Union Européenne et notamment l'euro ?
  • En 2005 : êtes-vous d’accord pour avoir une Constitution européenne qui crée un poste de Président et un poste de ministre des affaires étrangères ?

A chaque fois on a demandé aux Français leurs avis sur des détails, si j’ose dire, mais on ne leur a jamais demandé leurs avis sur le fond du sujet. Quels ont été les résultats du OUI à ces différents référendums en pourcentage des suffrages exprimés :

OUI-suffrages-exprimes

En 1972 il y a eu 68,3% des suffrages, 51,1% en 1992 et 46% de OUI en 2005. Ce qui est intéressant de voir c’est l’évolution négative. Depuis 2005, le processus est frappé d’illégitimité totale puisque nous avons un pourcentage de gens qui ont approuvé la Constitution européenne inférieur à 50%. Et il ne s’agit que des suffrages exprimés, ne tenant pas compte des électeurs inscrits. Quand il s’agit d’une décision aussi fondamentale que celle de faire disparaître son propre pays, de fusionner avec 26 pays, ça ne peut marcher qu’à la condition d'avoir un soutien écrasant de la population. Lorsque, par exemple, le mur de Berlin s’est effondré, il y a eu un soutien écrasant de la population ouest allemande pour faire entrer les Allemands de l'est dans une Allemagne réunifiée. Des millions d'Allemands sont descendus dans les rues, il y avait un soutien sociologique écrasant. Dans le processus d’unification du continent européen il n'y a jamais eu 100 personnes descendues dans les rues pour se réjouir de l’entrée de la Lettonie dans l’UE. Pour mesurer quelle est, non pas la légitimité juridique, mais quelle est la légitimité sociologique du processus, il est intéressant de regarder le pourcentage du OUI aux électeurs inscrits :

OUI-inscrits

En 1972 il y a eu une très forte abstention, l’élargissement de la CEE avait été voté par 36,4% des électeurs inscrits. En 1992 par 34,4%. En 2005, 30,6% des électeurs. 70% des électeurs français ont refusé d’aller voter oui, ou bien sont allés voter NON.

Conclusion : Le processus en cours repose sur une base sociologique extrêmement faible. D’autant plus faible d’ailleurs que les gens qui ont voté OUI à la Constitution européenne une grande partie d’entre eux l'ont fait en croyant que la Constitution européenne allait profondément changer le système et améliorer les choses. Ainsi, et là nous sommes dans un cours de Sciences Politiques, le processus de construction européenne repose sur une tête d’épingle. Le soutien sociologique à cette affaire peut être estimé à moins de 10%.

Trente ans de promesses d'Autre Europe : de qui se moque-t-on?[]

Si le processus déplaît à ce point aux Français c’est qu’il y a un problème, que les responsables politiques de tous les bords ont d'ailleurs bien perçu. Ces derniers proposent donc aux Français une autre Europe.

Changer leurope parti socialiste 1979

Il y a 32 ans, aux élections européennes au Parlement européen, en 1979, le Parti socialiste avait sorti cette affiche nationale. Le slogan du PS était changer l’Europe.

Il y a 14 ans, en 1997, M. Jospin prend ses fonctions de Premier ministre du gouvernement, après la dissolution organisée par M. Chirac et M. De Villepin. Cela amène une nouvelle majorité au pouvoir et M. Jospin dit :

« Il faut changer d’Europe et mettre en œuvre une politique économique et monétaire au service de la croissance et de l’emploi, pour une Europe plus démocratique, plus sociale, plus respectueuse de l’environnement. »

Jospin

Déclaration politique du Parti Socialiste à l'Assemblée nationale faite le 12 Juin 1997 au moment de la formation du gouvernement de Lionel Jospin.

Notez bien qu’il devenait Premier ministre. Il avait donc des pouvoirs, a priori, qui excédaient de très loin les vôtres et les miens. Qu’a-t-il donc fait pour changer l’Europe, puisqu’il était au gouvernement ?

Il y a 11 ans, le Président de la République de l’époque, M. Chirac, a fait cette déclaration lorsque la France a pris la présidence tournante de l’Union Européenne :

« Nous voulons une Europe plus efficace, une Europe plus démocratique, une Europe plus proche des problèmes qui concernent l’ensemble des Européens, notamment ceux qui touchent au travail, c’est-à-dire à l’emploi, ceu

Chirac

x qui touchent à la sécurité extérieure, mais aussi intérieure et je pense à la lutte nécessaire contre le terrorisme. Il nous faut construire une Europe plus proche des citoyens. »

Discours du Président de la République Française le 4 juillet 2000 devant le Parlement Européen à Strasbourg.

Il y a 11 ans également, toute une série de mouvements de gauche et d’extrême gauche, très nombreux : ATTAC, la Confédération paysanne, la FSU, les alternatifs, Agir contre le chômage, le PCF, La LCR, L’écologie les VERTS, La CFDT… ont cosigné un texte dans le cadre d’un collectif pour une autre Europe qui a été publié à l’occasion du sommet européen de Nice de Décembre 2000, et qui a abouti au Traité de Nice. Voici ce qu’ils écrivaient, il y a 11 ans :

« Tandis que les gouvernements construisent sans les citoyens et contre eux une Europe dominée par la logique néolibérale, "une autre Europe se dessine" à travers les luttes des «sans » (sans domicile, sans travail, sans revenu, sans papiers, sans droits) les mobilisations citoyennes , les luttes des salariés, les luttes des femmes contre les violences et la pauvreté (…) "Il est possible de construire une autre Europe'', dans un autre Monde, cette Europe doit se faire entendre à Nice » Donc ça c’est l’ensemble de la nébuleuse de gauche en France et d’extrême gauche qui appelait à construire une autre Europe il y a 11 ans.

Il y a 10 ans, M. Chevènement, le Président du Mouvement Républicain et Citoyen, que l’on présente souvent dans la presse comme quelqu’un d’euro-critique, a fait ce discours a l’assemblée nationale le 3 Octobre 2001 :

Chevenement-large

«Il est temps M. Le Premier Ministre d’organiser le retour de l'État républicain et de faire en sorte que la France pèse à Bruxelles pour qu’une réponse, si possible coordonnée, soit apportée à la crise qui vient. Nous avons besoin d’une autre Europe. »

Jean-Pierre Chevènement. Discours à l'Assemblée Nationale, le 3 octobre 2001.



{C}Il y a 8 ans M. Bayrou nous fait part de ses réflexions sur le sujet :

Bayrou

«Tout le monde voit bien qu' "il faut changer d’Europe'' et le sommet de Bruxelles vendredi montre à l’évidence qu’une certaine Europe c’est fini. Il faut en bâtir une autre enfin digne de ce nom c’est-à-dire un jour capable elle aussi de faire preuve de la puissance dont les Américains font preuve sur le terrain. »

François Bayrou, Dépêche AFP du 25 mars 2003, intitulée François Bayrou, «il faut changer d'Europe ».

{C}Il y a 8 ans Mme Buffet, qui était à la tête du PCF, nous a fait part de ses réflexions :

Buffet

«Les communistes ne veulent pas être pris pour des anti-européens et ils affirment leur volonté de "construire une autre Europe". Nous ne devons pas céder à la facilité du rejet ou de l’abandon de l’Europe parce que nous rejetons sa construction actuelle. La question d’une autre Europe est bien essentielle dans le projet communiste. »

Dépêche AFP du 27/06/2003 – Le PCF dénonce les «bases libérales » du projet de Constitution européenne.

Verts affiche europe 2005


Il y a 6 ans, les Verts ont appelé les Français à voter OUI au référendum du 25 Mai 2005. Slogan : Pour qu’une autre Europe soit possible il faut voter OUI.

Il y a 6 ans, M. Sarkozy, à l’époque à la tête de l’UMP, a fait cette déclaration assez extraordinaire :

«Si vous votez "non" ça ne vous fera même pas plaisir. Vous allez garder l’Europe telle 'qu’elle est et vous allez continuer à mourir. Alors votez "oui ". De toutes façons 'ça ne peut pas être pire qu’aujourd’hui. ''Vous voulez changer d’Europe'' ? Votez "oui". »

Nicolas Sarkozy, repris par Thomas Lebègue dans Libération avril 2005

{C}

Olivier-Besancenot-NPA

Il y a 6 ans également, M. Besancenot nous a fait cette déclaration après la victoire du NON au référendum :

«C’est un encouragement formidable pour les forces nombreuses qui elles aussi pensent qu' "une autre Europe est possible'' à condition de défaire cette Europe capitaliste et libérale. A nous qui venons de refuser cette constitution de proposer des initiatives européennes dessinant une autre Europe. »

Olivier Besancenot, article Écrasante victoire du "non" avec 55 % en juin 2005 sur le site de la LCR. {C}5 ans après, on était toujours à commencer le dessin. En 2012, on dira encore de dessiner une autre Europe, l’extrême gauche aime bien les dessins…

Le pen

Il y a 5 ans, M. Le Pen dans la dépêche du 16 juin 2006 «On m’accuse d’être contre l’Europe. C’est absurde, la France est la plus vieille nation d’Europe mais je ne suis pas pour n’importe quelle Europe c’est l’Europe des patries que nous voulons »


et M. Gollnisch y ajoute «Si Jean-Mariborder|228px|right|link=File:Bruno_Gollnisch.jpege Le Pen est élu à la Présidence de la République il ne proposera pas la sortie de l’Euro mais il proposera en échange de récupérer des pouvoirs fondamentaux en matière fiscale ou en matière de frontière. »

Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch – Dépêche AFP du 16 juin 2006 – Le Front National cherche à nuancer son discours sur l'Europe.

Ceci me permet de faire une remarque que je crois importante. Contrairement à ce que l’on croit, le FN, comme tous les mouvements souverainistes ou euro-critiques français (RPF, DLR, MRC, PG…), n’a jamais proposé dans ses documents électoraux de faire sortir la France de la prétendue "Construction Européenne". Je vous mets au défi de me montrer une profession de foi qui le montre. Et même actuellement, les médias, pour des raisons que l’on aura peut-être le temps d’évoquer, font mousser Mme Le Pen d’une façon extraordinaire. Mme Le Pen a dit qu’il fallait prendre ses distances avec cette Europe de Bruxelles etc.. Allez sur le site du FN, vous verrez qu’il y a tout et son contraire.

{C}'Il y a 2 ans, au moment des élections européennes, en Juin 2009, voici le tract national, tiré à 30 ou 40 millions d’exemplaires par l’UMP. «''L’Europe doit changer, "'une autre Europe est possible"»

Affiche 7 juin 2009











En fait, ils disent tous la même chose. Exactement le même slogan. D’ailleurs, on se demande pourquoi les électeurs votent pour l’un ou {C}pour l’autre. {C}

Affiche pes changerleurope

Il y a 2 ans, M. Harlem Desir, tête de liste pour le PS, en Île de France, a fait des meetings dont le slogan était «Changer l’Europe ». Il faut se pincer pour le croire : le PS, à 30 ans de distance, fait exactement le même slogan.

=> On se paye votre tête !


Conclusion : La voix du peuple est pour une autre Europe, De Villiers changeons d’Europe, Rouge Une autre Europe est possible, Le Parti Communiste Oui à une autre Europe, M. Dupont Aignant Changeons cette Europe, FDG de M. Mélenchon Pour changer d’Europe.

Depuis 54 ans tous ces beaux projets d’autre Europe sont lancés comme des os à ronger aux Français pour qu’ils prennent patience sans qu’ils ne soient JAMAIS suivis d’effets. {C}

ILS VEULENT TOUS UNE AUTRE EUROPE.

ILS NE SONT D’AILLEURS PAS D’ACCORD ENTRE EUX SUR CE QU’ELLE DOIT ÊTRE.

POURQUOI N'Y ARRIVENT-ILS PAS ?

POURQUOI L'EUROPE EST-ELLE COMME ELLE EST, ET N'EST-ELLE PAS COMME ILS LE SOUHAITERAIENT ?


Pourquoi ne peut-il pas y avoir d'«Autre Europe» ?[]

Nous allons faire de la Géopolitique.


Rappelons ce qu’est le monde vu par les États-Unis d’Amérique. Si vous prenez un billet de 1 dollar, il figure sur l’avers George Washington : décédé en 1799, il avait 300 esclaves noirs dans sa propriété. Les États-Unis d'Amérique portent comme nom de capitale, et comme nom d’un État, celui d'un Président qui était esclavagiste. Les Français, d'ailleurs, ne fêtent pas Austerlitz parce que Napoléon a rétabli l'esclavage dans les Îles à Sucre.

Au verso il y a cette formule intéressante «In God we trust », Nous croyons en Dieu. C’est un mélange des genres entre l’argent et la croyance religieuse.
Ce qui est intéressant également est le sceau représentant une pyramide, surmontée d'un œil dans un triangle. Il s'agit d'un symbole maçonnique. La révolution américaine a été empreinte de valeurs franc-maçonnes, comme cela a été le cas lors de la Révolution Française. En dessous, dans cette petite banderole, il est écrit «Novus ordo seclorum », Le Nouvel Ordre des Siècles. Voici un pays qui, dès la fin du 18ème siècle alors qu’il n’y avait que quelques millions d’habitants, prétend détenir la clé du nouvel ordre des siècles. L’Amérique estime qu’elle a vocation à fixer un nouvel ordre mondial : c’est une pensée typiquement impériale.
Ceci m’amène à parler de cet article, que je cite dans toutes mes conférences, publié dans le journal britannique, The Daily Telegraph, un des meilleurs journaux du Monde. The Britain's Best Selling Quality Daily, c’est le quotidien le plus vendu au Royaume Uni.
Le 19 Septembre 2000 cet article révèle une vérité qui a été cachée aux Français. De quoi s’agit-il ?
Vous savez que l’administration américaine est tenue, par la loi américaine, de rendre publics les documents "confidentiel défense" du ministère des affaires étrangères américains, après une période de 40 années. A l’été 2000, l’administration Clinton a rendu publics les documents "confidentiel défense" du département d’État,du 1er janvier 1950 au 31 décembre 1969.

Ambrose Evans-Pritchard, journaliste au Daily Telegraph, est allé voir ces documents déclassifiés. Il écrit :
«Des documents secrets du gouvernement américain qui viennent d’être déclassifiés montrent que la communauté des services secrets américains a mené une campagne tout au long des années 50 et 60 afin de promouvoir l’unification européenne (…) Les dirigeants du mouvement européen, Retinger, le visionnaire Robert Schuman et l’ancien premier ministre belge, Paul-Henri Spaak, étaient tous traités comme des employés par leurs parrains américains. LE RÔLE DES ÉTATS-UNIS FUT CAMOUFLÉ COMME POUR UNE OPÉRATION SECRÈTE. L’ARGENT DE L’A.C.U.E (American Committee on United Europe - Le Comité Américain pour une Europe unie) PROVENAIT DES FONDATIONS FORD ET ROCKFELLER, aussi bien que des milieux d’affaires ayant des liens étroits avec le gouvernement américain. Le département d’État jouait aussi un rôle. Une note émanant de la direction Europe du ministère des affaires étrangères américain, datée du 11 Juin 1965, conseille au Vice-Président de la Communauté Économique Européenne, Robert Marjolin, de poursuivre de façon subreptice l’objectif d’une union monétaire.» Cette note recommande «d’empêcher tout débat jusqu’au moment où l’adoption de telles propositions deviendraient virtuellement inévitables. »

Nous savons donc maintenant à quoi nous en tenir, ce n’est pas du conspirationnisme , ni des on-dit, ce sont des documents déclassifiés rendus publics. Ce ne sont plus des hypothèses. Ce sont des certitudes.

Voici les pères fondateurs de la belle idée européenne :

Monsieur Robert Schuman, outre qu’il a été député sous la IIIème République, a voté à Vichy les pleins pouvoirs à Pétain et a signé la mort de la IIIème République. Il a été ministre du premier gouvernement Pétain à Vichy. Sans aucun mandat, il est allé rencontrer les nazis à Metz, dont il était quasiment originaire, pour aller négocier on ne sait pas trop quoi. En 1944, André Diethelm, ministre de la défense du Général De Gaulle, avait dit «on sait très bien à quoi s’en tenir, c’est un collabo ». M. Schuman a failli être frappé d’indignité nationale, sanction qui l’aurait rendu inéligible. Il s’était d’ailleurs caché en 1944 dans des couvents, au moment de l’arrivée des alliés. Finalement, c’est Charles De Gaulle qui intervint pour lever cette condamnation, à la demande du Vatican de Pie XII, puisque Robert Schuman faisait partie des démocrates chrétiens et du MRP. Au lieu de jouer profil bas il s’est remis sur le devant de la scène et il a été 10 fois ministre des affaires étrangères sous la 4ème République. Nous savons maintenant depuis l’article du Daily Telegraph du 19 Septembre 2000 qu’il était traité comme un employé par ses parrains américains.

Monnet schuman

On sait également que, par des recherches historiques serrées, la fameuse déclaration Schuman n’a pas été écrite par Robert Schuman. Elle est née dans les services de Dean Acheson, secrétaire d’État américain de l’époque et rédigée, transmise en tous cas par Jean Monnet à Robert Schuman.

Quant à Jean Monnet, nous n’avons pas les mêmes certitudes officielles sur son appartenance ou son financement par la CIA, mais ce que nous savons c’est qu’il a passé la seconde guerre mondiale aux États-Unis, qu’il a été le délégué de Roosevelt auprès du Général Giraud à Alger, pour tenter de barrer la route à De Gaulle et favoriser les anciens vichystes, ralliés aux alliés. De Gaulle disait de Jean Monnet que c’était «un malade avant tout soucieux de servir les Américains» ( C’était De Gaulle - confidences à Peyrefitte, paru chez Fayard en 1997 Tome 2 page 214).

Paul Henri Spaak

Nous savons donc que le Premier ministre Belge, Paul Henri Spaak, était un chrétien démocrate, lui aussi financé par la CIA. Nous savons que le mouvement européen, du moins jusqu’au 31 décembre 1969, était financé par la CIA. Et depuis, le Mouvement européen continue d’exister. Il a appelé à voter OUI à la Constitution Européenne. En France, ce mouvement est présidé par Mme Sylvie Goulard, le Vice-Président étant M. Daniel Cohn-Bendit.

Mouvement-europeen

Qui a eu le premier l'idée d'une Constitution Européenne ?

General-dwight-eisenhower

Qui a dit «Rien ne pourrait nous être plus agréable d’apprendre que les États d’Europe occidentale ont décidé de réunir dans une ville d'Europe -disons au Luxembourg - des délégués responsables, avec le mandat de rédiger l’acte constitutionnel de l’Europe, de désigner la capitale etc et qu’à partir du 1er janvier, l’Europe occidentale fonctionnera comme fédération. »
Réponse : Le Général Dwight Eisenhower, américain, qui était à l’époque le commandant suprême de l’OTAN de l’Europe, qui fut élu Président de la République l’année suivante puisque cette déclaration a été faite dans Paris Match, n°136, p.18 du 27 octobre 1951. Il précisait dans cette interview «aucune décision ne pourrait mieux nous aider dans la tâche que nous poursuivons ».


Qui demande fermement l'entrée de la Turquie dans l'UE ?
Qui a dit : «Je suis ferme dans mon soutien à la candidature. Je crois très fermement que l’une des quatre ou cinq questions pour cette partie du monde est de savoir si la Turquie deviendra un partenaire de plein droit de l’UE. »
Réponse : Le Président Clinton, en visite à Ankara, la capitale Turque le 15 No

Bill clintonlarge

vembre 1999, à l’issue de son entretien avec le Président turc de l’époque, Suleyman Demirel. Clinton ajoute «je continuerai à m’en faire l’avocat. »
Il est extraordinaire de voir le degré d’asservissement des pays de l’Union Européenne qui, devant une ingérence aussi manifeste dans des affaires qui ne devraient pas concerner les États-Unis, n’ont pas réagi. Que diraient les États-Unis si un Président de la République française allait au Mexique, à Cuba, ou au Venezuela, et taper du poing sur la table en disant je veux que le Mexique ou le Venezuela entre dans les États-Unis d’Amérique. Le gouvernement de Washington rappellerait immédiatement son ambassadeur à Paris. Nous aurions une crise diplomatique majeure et les États-Unis diraient à juste titre que ce n’est pas l’affaire des Français. Donc vous voyez à quel point nous sommes dans un système d’asservissement intériorisé de la part des pays de l’Union Européenne.

Qui a invité officiellement l'ensemble des pays «de la Baltique à la Mer Noire» à rejoindre l'OTAN et l'UE ?
Qui a dit : « Toutes les nouvelles démocraties de l’Europe, de la Baltique à la Mer Noire et toutes celles qui se trouvent situées entre les deux, doivent avoir la même chance pour la sécurité et la liberté – et la même chance de rejoindre les institutions européennes. Toutes les nations devraient comprendre qu’il n’y a aucun conflit entre l’appartenance à l’OTAN et l’appartenance à l’UE. »
Réponse : George W. Bush dans son discours à l’Université de Varsovie, le 15 Juin 2001, où il précise « Nous faisons bon accueil à une Europe vraiment unie. » Il dévoile au passage le pot aux roses : l’appartenance à l’OTAN et l’appartenance à l’UE c’est la même chose. D’ailleurs tous les nouveaux États de l’Est, qui sont entrés dans l’UE, ont tous dû, d’abord, rentrer dans l’OTAN, avant d’entrer dans l’UE. Et là aussi aucun des États membres de l’Union Européenne n’a protesté devant cette ingérence plus que grossière et publique.

Qui a appelé les Français à voter OUI à la Constitution européenne en 2005 ?

Condoleezza Rice


Qui a dit : « Nous avons fermement soutenu le projet européen, son achèvement ainsi que l’UE. De notre point de vue la poursuite du succès de la construction européenne est importante. »
Réponse : Mme Condoleezza Rice, Secrétaire d’État américaine interrogée, en pleine campagne électorale française, sur le référendum en France. Elle était à Vilnius, avec le Président lituanien Valdas Adamkus, le 21 Avril 2005, appelant donc les Français à voter Oui. (Dépêche AFP du 21/04/2005)


Pourquoi les États-Unis poussent-ils tellement à la construction européenne ?


On explique que la construction européenne a vocation à s’opposer aux États-Unis, à faire contrepoids. Il est quand même singulier que les États-Unis poussent à la construction de quelque chose qui a vocation à s’opposer à eux. Il y a 305 Millions d’habitants aux États-Unis, 500 Millions en Union Européenne. Les États-Unis poussent à l’entrée de la Turquie, ce qui nous ramènerait à 58O Millions, poussent à l’entrée de la Croatie, de la Macédoine, de la Bosnie Herzégovine, de l’Ukraine etc.
Les États-Unis pousseraient à la constitution de quelque chose qui serait bientôt 2 fois, 2 fois et demi plus volumineux qu’eux-mêmes : c’est quand même bizarre !
Réponse : elle est à la fois très simple et compliquée :
LA CONSTRUCTION EUROPEENNE EST LA MISE EN ŒUVRE D’UN STRATAGÈME CLASSIQUE CHINOIS DE L’ART DE LA GUERRE : «LE STRATAGÈME DES CHAÎNES ».
Il faut savoir que les chinois, depuis des millénaires, sont des champions de la stratégie. Leur traité de stratégie, leurs ruses sont étudiées partout sur la planète. Sun Zi, qui vivait en – 500 avant JC, à peu près à la même époque que Confucius, Lao Tseu, Socrate, Bouddha etc, a écrit un manuel qui est traduit en Français sous le nom de «L’art de la Guerre ».
On connaît moins un autre manuel qui est tout aussi intéressant, nous ne savons pas qui l’a écrit. On sait simplement qu’il est apparu sous la dynastie Ming, vers environs les années 1450, qui s’appelle «Les 36 stratagèmes ».

«Les 36 stratagèmes : Manuel secret de l’art de la guerre» a été interdit de publication sous Mao, qui voulait se réserver ces stratagèmes en question. Il a ensuite été publié dans les langues occidentales.
L'un des stratagèmes est Lián huán ji, le stratagème des chaînes. 35ème sur 36, il consiste à pousser l’ennemi à s’entraver lui-même dans des liens absurdes et auto-bloquants qui lui ôtent toute possibilité stratégique et tactique et qui l’empêchent de pouvoir se défendre.
Essayons de prendre un autre exemple que celui des bateaux liés les uns aux autres, perdant ainsi toute mobilité.
Voici la métaphore que je vous propose. Le propriétaire d’une maison individuelle (pays indépendant et souverain) est seul maître chez lui. S’il décide de repeindre les volets, de changer la toiture, il le fait quand il veut, s’il le veut.
Maintenant si les propriétaires n’ont pas de maison individuelle mais un logement dans une copropriété de six appartements (l’Europe des 6) : ils ne peuvent plus alors décider ce qu’ils veulent. Si l'un des propriétaires veut refaire la cage d’escaliers ou le hall d’entrée, il est obligé de négocier avec les 5 autres propriétaires. Il est assez rare que tout le monde s’entende sur tous les sujets. Son voisin d’à côté ne sera pas d’accord, ne voudra pas consacrer d’argent ou préférera une autre couleur. Le résultat est que tout va se compliquer, se ralentir, et qu’il va falloir se tourner vers une personnalité juridique extérieure à l’immeuble, prévue par la loi, qui s’appelle le syndic et qui va faire apparaître la loi de la majorité.
Dans une copropriété à 27 (l’Europe à 27), on ne peut plus rien décider du tout, car les 27 ont tous des avis différents. Cela devient totalement ingérable. Dans ce cas c’est le syndic extérieur qui va décider de tout.
Le génie de la langue française a déjà qualifié la chose : L’Europe des 6, ça voulait dire qu’on était encore un peu maître de ce qui se passait, l’Europe à 27 est quelque chose qui nous a été attribué, à laquelle en réalité on ne comprend rien.
C'est un système auto-bloquant parce que, plus il y a de monde, plus les intérêts contradictoires se multiplient, et plus cela bloque toute décision.
Par exemple le propriétaire du rez-de-chaussée veut que l’on change la porte d’entrée qui refroidit le hall, ce à quoi se refusent les propriétaires des étages supérieurs. Le propriétaire du 2ème étage se plaint des odeurs du vide-ordure. Le propriétaire du 4ème étage a des problèmes de canalisations. Les propriétaires des étages supérieurs veulent rénover l’ascenseur, ce à quoi se refusent les propriétaires du rez-de-chaussée et du 1er étage. Le propriétaire du dernier étage veut que l’on rénove toute la terrasse qui lui procure des infiltrations d’eau, ce que refusent tous les autres copropriétaires.
Dans ces conditions on met un syndic extérieur qui doit tout trancher et qui décide de tout.
Maintenant vous avez compris toute la géopolitique américaine en Europe. Il vous suffit de remplacer la copropriété à 27 par l’Europe.

La France veut une monnaie pas trop forte, une Europe française, une Europe qui protège les acquis sociaux, les services publics, la politique agricole, une Europe où l'on parle le français, qui s'oppose à l'hégémonie américaine, une Europe qui coopère avec les pays en voie de développement du Sud.
C’est ce que disent d’ailleurs les hommes politiques : une Europe sociale, solidaire, une autre Europe…Le problème c’est que ce n’est pas du tout ce que disent les autres pays.

Le Royaume-Uni veut tout le contraire. Il veut démanteler la politique agricole commune. Le Royaume-Uni, pays du libéralisme, ne veut surtout pas développer les services publics. Le poids des prélèvements obligatoires est très inférieur à ce qu'il est dans les autres pays d'Europe. Le Royaume-Uni veut une alliance étroite avec les États-Unis dans tous les domaines.

L'Allemagne veut une monnaie forte. Elle ne veut pas de monnaie faible ou moyenne comme la France le voudrait pour assurer la compétitivité externe de notre économie. Les allemands depuis 1923 ont la hantise d’une monnaie qui se désintègre donc ils veulent une monnaie forte. L’Allemagne veut une alliance stratégique avec les États-Unis, des liens très étroits avec l'Europe centrale – puisque les Tchèques, les Slovaques, les Polonais, les Hongrois, les Pays Baltes parlent de manière relativement importante la langue allemande.

Les pays de l'est veulent une protection militaire américaine contre la menace Russe. Ils refusent toute harmonisation sociale et fiscale avec les pays riches de l'ouest pour mieux les concurrencer.

Le Luxembourg refuse la lutte contre les paradis fiscaux qui assure son bien-être.

'Malte, Chypre et la Grèce 'ne veulent jamais de mesures trop contraignantes contre la pollution maritime (pays d'armateurs maritimes).

On se retrouve ainsi dans une situation où tout le monde tire à hue et à dia. C’est le syndic extérieur à l’Europe des 27 qui décide de tout. Quel est ce syndic ? Quelle est la grande puissance extérieure qui peut mettre tout le monde d’accord, ou du moins une majorité des États d’Europe ? C'est les États-Unis.

Carte-zone-europe-27


Il y avait jadis, en France, un chef d’État qui avait tout compris, qui s’appelait Charles De Gaulle. Dans une conférence de presse du 15 Mai 1962 il a dit exactement ceci :
«On nous dit :
Fondons ensemble les six États dans une entité supranationale : ainsi ce sera très' simple et très pratique.
Ce sont des idées qui peuvent peut-être charmer quelques esprits, mais je ne vois'
pas du tout comment on pourrait les réaliser pratiquement, quand bien même on aurait six signatures au 'bas d’un papier.
Il est vrai que dans cette Europe intégrée comme on dit, il n’y '
aurait peut-être pas de politique du tout. Cela simplifierait beaucoup les choses. En effet, dès lors qu’il n’y aurait pas de France, pas d’Europe, il n’y aurait pas de politique faute qu’on puisse en imposer une à chacun des six États, on s’abstiendra'it d’en faire.

Mais alors peut-être ce monde se mettrait-il à la suite de quelqu’un du dehors qui, lui, en aurait une politique. Il y aurait peut-être un fédérateur mais il ne serait pas Européen. Et ce ne serait pas l’Europe intégrée ce serait tout autre chose de beaucoup plus large et de beaucoup plus étendu avec, je le répète, un fédérateur.
Peut-être est-ce cela qui, dans quelques mesures et quelquefois, inspire certains propos de tel ou tel partisan de l’intégration de l’Europe. Alors il vaudrait mieux le dire.
»

De gaulle

Cette déclaration de De Gaulle est assez extraordinaire à certains égards. D’abord parce que c’est une conférence de presse du 15 Mai 1962. L’affaire algérienne avait été réglée, les accords d’Evian en avril 1962. Ça veut donc dire que, dès que l’affaire algérienne a été réglée, plus ou moins bien, De Gaulle est passé à un autre sujet qui est celui de la construction européenne.
Deuxièmement, en 1962 c’était l’Europe des 6. La France avait une place géopolitique considérable. On en était encore aux prémices. De Gaulle, dès cette période, avait compris quel était le stratagème qu’il y avait derrière.
Puis ce qu’il faut savoir, c’est que les 5 ministres MRP du gouvernement (cette conférence a fait un scandale mondial, tout le monde ayant compris que le fédérateur dont parlait De Gaulle était les États-Unis) ont démissionné du gouvernement le soir même. De Gaulle s’est retrouvé seul (c’est quelque chose que les gens oublient quand on parle de la politique européenne de De Gaulle) De Gaulle n’était pas un dictateur ni un tyran. Comme les communistes lui refusaient leur soutien, il avait besoin d’une coalition puisque les Gaullistes ne représentaient que 35% des députés. Et dans cette coalition il y avait les MRP Ultra-Européistes. D’où cette politique de De Gaulle, que l’on va examiner dans un instant, qui est une politique essayant en permanence de concilier l’inconciliable. D’une part, ne pas se présenter hostile à une construction européenne, sinon il n’avait pas de majorité. D’autre part, à chaque fois que la souveraineté et l’indépendance de la France étaient en jeu, casser le processus.

Comment la stratégie américaine fonctionne-t-elle concrètement ?[]


Concrètement, la commission actuelle, Barroso 2, est à peu près comparable à la composition de la commission Barroso 1. Il y a toute une série de commissaires formés aux États-Unis, ou travaillant pour des entreprises américaines, qui ne sont d’ailleurs eux-mêmes que des représentants des autorités qui les ont nommés.

Il y a 1 commissaire français sur 27 à la commission européenne, soit 3.7 %. En fonction des sujets, il y a 2 à 3 autres commissaires favorables à la France, ce qui fait en gros 14%.

L’Allemagne, avec laquelle nous sommes presque toujours en désaccord, en dépit des grandes promesses d’amitié que l’on présente régulièrement devant les médias, représente 3,7%.

Les autres commissaires, en général toujours hostiles aux positions françaises, représentent les pays de l’Est. Ils refusent toute harmonisation fiscale. Bien évidemment ! Ils sont entrés justement pour bénéficier du différentiel de salaires et d’harmonisation fiscale pour attirer chez eux les emplois et les délocalisations.

On y ajoute ensuite 1/3 de commissaires qui ont effectué leurs études aux États-Unis, ceux qui ont travaillé dans des sociétés américaines ou au Royaume-Uni.

Conclusion : On a, en gros, un bon rapport de force. On peut estimer que dans la Commission Barroso 1, les commissaires proches des vues américaines représentaient plus de 80% du total.

En prenant comme exemple le déclenchement de la Guerre en Irak, la France, qui était CONTRE, ne représentait que 4%. Deux États étaient réservés ou neutres : La Belgique et l’Allemagne, soit 8%. Tous les autres États membres étaient pour l’intervention américaine, soit 88%.

Repartition-irak

Voyez que dans cet exemple, la proportion des États alignés sur les États-Unis était encore supérieure à ce que je disait ci-dessus, soit 88% - pour une guerre, dont je rappelle qu’elle a été déclenchée de manière illégale, puisque le Conseil de Sécurité n’a pas donné son feu vert, et pour des motifs mensongers, puisque les Américains sont intervenus prétendument parce que l’Irak avait des armes de destruction massive. Le seul belligérant à avoir des armes de destruction massive sont les États-Unis eux-mêmes.

Comment cela marche-t-il au quotidien ?[]

Nous avions l’Europe des 6 en 1962 après la décolonisation. La France était au centre géostratégique de cette affaire, d’autant plus que l’Allemagne et l’Italie, sortant de la Seconde Guerre Mondiale, essayaient de faire oublier les horreurs des crimes perpétrés durant la guerre.

Avec l’ajout en 1972 du Royaume-Uni, de l’Irlande et du Danemark, puisque Pompidou trahissant la pensée de De Gaulle a donné son feu vert de l’entrée du Royaume-Uni dans la construction européenne. Cette Europe s’est tournée un peu plus vers le Nord et s’est ouverte vers des liens encore plus étroits avec les États-Unis, par l’intermédiaire du Royaume-Uni.

En 1981, c’est l’Europe des 10, avec la Grèce.

En 1986, c’est l’Europe des 12 avec l’entrée de l’Espagne et du Portugal.

En 1995, c’est l’entrée de la Suède, de la Finlande et de l’Autriche. Progressivement la France est de plus en plus diluée.

En 2004, élargissement à 10 nouveaux pays de l’Est, avec Chypre et Malte. Cela devient une espèce de grand conglomérat où la France n’est plus le barycentre géographique. Le centre de gravité a été transféré de la France vers l’Allemagne fédérale.

En 2007 ce transfert s’est encore accentué avec l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie, dans une Europe à 27.

Nous sommes actuellement en train d’aller vers une Europe à 29, avec l’entrée très prochaine de la Croatie et de l’ex-Macédoine. Les négociations sont très avancées dans les adhésions. Il y aura ensuite, avant la fin de la décennie, l’entrée de la Turquie. Et il y aura peut-être l’Europe à 33, avec l’Ukraine, la Géorgie, l’Arménie qui ont fait savoir leur intérêt pour rentrer.

Europe a 33

Quel est le résultat ? []

Il y a :

  • 27 États
  • 23 langues officielles : l’allemand, l’anglais, le bulgare, le danois, l’espagnol, l’estonien, le finnois, le français, le grec, le hongrois, l’italien, l’irlandais, le letton, le lituanien, le maltais, le néerlandais, le polonais, le portugais, le roumain, le slovaque, le slovène, le suédois et le tchèque
  • 3 alphabets : l’alphabet romain, l’alphabet grec et l’alphabet cyrillique.

Tout ceci nous donne 506 combinaisons de traductions (et des coûts de traduction inimaginables). Comme il est difficile de trouver des interprètes tchèques<->danois ou slovènes<->estonien, le réalisme s’impose : nous allons donc petit à petit vers une langue unique.

Pendant toute la décennie des années 60, les langues officielles de la CEE étaient le français, l’allemand, le néerlandais et l’italien. C’était les 4 langues officielles. Il n’y avait aucun document en anglais. Il n’y avait aucune raison pour que des documents européens soient produits en anglais.

Langue-de-redaction

En 1996, l’anglais avait déjà dépassé le français. La décennie 1996-2007, avec l’introduction de dix nouveaux États membres, a été la Bérézina pour la France. Nous sommes maintenant à moins de 10% de documents en français et plus de 90% en anglo-américain.

En d’autres termes, le piège du stratagème des chaînes se referme inexorablement. La langue de travail quasiment officielle de l’Union Européenne est l’anglo-américain. La langue française subit une véritable déroute. Or, imposer sa langue, c’est imposer ses valeurs et sa vision du monde. Il n’y a pas de langue neutre.

La débandade de la langue française dans les instances européennes est corrélée à la débandade de la stratégie de la France en Europe et de sa place dans le monde.

Ceci s’accompagne d’un autre phénomène qui est l’inflation normative, et qui aboutit à un débordement de productions administratives phénoménal. Le nombre de pages du journal officiel des Communautés Européennes ne cesse d'augmenter depuis 1957 et la signature du Traité de Rome. À la fin des années 60 nous étions à quelques dizaines, voire quelques centaines de pages. En 2010 nous en sommes à 230 000 pages de réglementations européennes. Ce phénomène pourrait presque être qualifié de prolifération cancéreuse. La réglementation européenne s’accroît de plus de 100 pages par jour ouvrable, c’est-à-dire 12 pages par heure de travail.

Inflation-normative

Je me permets d’insister sur cet aspect des choses parce qu’un certain nombre de Français, notamment d’artisans, de chefs de PME ou bien de fonctionnaires disent en permanence «c’est un scandale ces réglementations qui sans arrêt nous tombent dessus, ah ces énarques !». La France est astreinte à mettre en droit interne ce flux torrentiel de réglementations venant de l’Europe. Remarquons que nous n’avons jamais eu aussi peu d’énarques au gouvernement depuis 50 ans : ni M. Sarkozy, ni M. Fillon, ni Mme Lagarde, ni M. Mitterrand, ministre de la culture, ni Mme Alliot-Marie, ministre aux affaires étrangères, ni M. Baroin, ministre du budget. Le problème ce ne sont pas les énarques.

L'armée mexicaine : qui s'occupe de la politique étrangère ? []

Lorsque les Français ont voté NON à la Constitution européenne, on a expliqué qu’il fallait avoir un Président de l’Union Européenne et un Ministre des affaires étrangères, pour avoir une Europe qui marche et qui parle d’une seule voix. Il s'agit d'un mensonge. Une personne nommée, qui se prétend être le porte-parole de l'Europe, ne peux pas parler au nom de pays qui ne sont pas d'accord entre eux. Avec la Constitution Européenne, rejetée par les Français, mais imposée tout de même par le Traité de Lisbonne, a été crée le poste de Président permanent du Conseil de l’Union Européenne. Il est belge d’origine flamande, il s'agit de Herman Van Rompuy.

M. Van Rompuy est affublé de la baronne Ashton of UpHolland, haute représentante à l’Union Européenne pour les affaires étrangères et pour la sécurité. C’est une Britannique, elle est baronne travailliste. Elle est notoirement incompétente mais, en tout cas, ce que l’on sait c’est qu’elle est ultra-atlantiste.

Il y a aussi le Président de la Commission Européenne, Mr Barroso, Portugais. La Présidence du Conseil n’a pas supprimé la Présidence de la Commission.

Il faut ajouter à ce trio M. Juncker, Luxembourgeois, Président de l’Euro groupe, qui s’intéresse aux questions financières internationales.

Le Président de la Présidence tournante de l’UE, à l’époque de la conférence, était le Premier ministre suédois. Une des curiosités de la Constitution Européenne est qu’il y a maintenant 3 présidents : celui du conseil de l’Union Européenne, celui de la Commission européenne et celui de l’UE tournante, qui a gardé un certain nombre de prérogatives.

La politique étrangère est encore une prérogative d'État. Ce sont, en France, M. Sarkozy ou Mme Alliot-Marie, ministre des affaires étrangères. En Allemagne la chancelière Angela Merkel, et son ministre M. Westerwelle. En Angleterre le premier ministre David Cameron, et son ministre des affaires étrangères. C'est pareil pour les Espagnols, les Italiens, les Polonais, les Slovènes, des Roumains, des Tchèques, etc. Si l'on additionne le nombre de chefs d’État, de chefs de gouvernement, de ministres des affaires étrangères, de ministres des affaires européennes, des dirigeants des institutions européennes, censés s’occuper des affaires étrangères, on parvient à PLUS DE 100 RESPONSABLES GOUVERNEMENTAUX, tous là à tempêter qu’il faut que l’Europe parle d’une seule voix !

RESULTAT : l’auto-blocage est parfait. Certains en rigolent comme le président Bush «Nous faisons bon accueil à une Europe vraiment unie !». C’est exactement le stratagème chinois. On aboutit à une situation où les gens passent leur temps à se dire qu’ils s’adorent, alors qu’en fait ils ont des intérêts totalement divergents. On aboutit à une neutralisation de l’ensemble, et ce sont les États-Unis qui tirent le système.

Stratageme des chaines upr

De Gaulle avait compris le stratagème américain[]


Puisque De Gaulle avait compris le stratagème américain , pourquoi n’a-t-il pas fait sortir la France de la Construction Européenne ? Et pourquoi a-t-il même donné parfois l’impression de la soutenir ?

Réponse :

  1. De Gaulle avait besoin du MRP pour former une majorité. Il avait besoin des chrétiens-démocrates dans son gouvernement.
  2. Parce que la France dominait de très loin l’Europe des 6.
  3. Parce que De Gaulle avait imaginé pouvoir retourner le stratagème américain au profit de la France.

Lors du Traité de Rome de 1957, l'Europe des 6 comprenait la France, l'Allemagne qui ne faisait pas partie de l’ONU (les 2 Allemagnes n’y ont été admises qu’en 1973), l'Italie, les Pays Bas, la Belgique et le Luxembourg. La France était membre de l’ONU et avait toutes ses colonies.

En 1962, après la décolonisation, au moment où De Gaulle fait sa conférence de presse, La France possède encore une position géostratégique très importante : par sa superficie, sa position stratégique, son agriculture, son prestige intellectuel, sa langue parlée sur tous les continents, mais aussi parce qu’elle était dans le camp des vainqueurs de la Second Guerre mondiale et donc disposait, et dispose encore d’un siège permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies, avec droit de veto, et qu’elle avait l’arme nucléaire.

Du début de sa présidence, en 1958, jusqu 'en 1962, De Gaulle a réglé les questions algériennes. Il a ensuite repris le dossier de la construction européenne. Il avait compris qu’il s’agissait d’un stratagème américain, mais ne pouvait pas le dénoncer, sinon il n’avait plus de majorité.

C’est à ce moment-là qu'il a essayé de subvertir la stratégie américaine, en tentant de transformer la construction européenne en une mécanique servant les intérêts français. Il rêva pour cela d’une «Europe indépendante s’enfonçant comme un coin entre les deux blocs. » Cette «Europe Européenne » aurait été sous influence française, compte tenu de l’énormité de nos avantages comparatifs, sauf en matière économique et industrielle, où l’Allemagne nous dominait déjà.

Pour que cette contre-stratégie gaullienne puisse marcher, il fallait 2 choses essentielles :

  • Empêcher à tout prix les Britanniques d’entrer dans la construction européenne. De Gaulle se rappelait de Churchill lors de la Première Guerre mondiale disant «entre le Continent et le Grand Large on préférera toujours le Grand Large». Il se rappelait de la conférence de Potsdam , la conférence de Téhéran, la conférence de Yalta, toutes ces conférences qui ont défini le sort de l’Europe après 1945, où Staline aurait été d’accord pour que De Gaulle vînt représenter la France, mais où Roosevelt et Churchill s’y étaient opposés. De Gaulle s'évertuait à empêcher l’entrée de la Grande Bretagne, sinon il ne pouvait pas procéder à un découplage entre la Construction européenne et les États-Unis, sinon s'en était fini du rêve d’une Europe indépendante des États-Unis.
  • Parvenir justement à ce découplage stratégique entre l’Allemagne et les États-Unis. Pour former une Europe Européenne indépendante des deux blocs, il fallait que les Allemands soient d’accord. L’idée de De Gaulle était que, comme la France était dans le camp des vainqueurs, était membre permanent au Conseil de Sécurité, avait la bombe atomique, l'Allemagne aurait été le numéro 2, au mieux le numéro 1 bis.

De Gaulle a signé le Traité de l’Elysée du 22 Janvier 1963 avec le chancelier Adenauer pour essayer de bâtir l’embryon d’une Europe Européenne, Traité très bref de 3 pages.

Qu’y a-t-il dans ce traité? Des choses très IMPORTANTES.

Il ne parle à aucun moment :

  • des États-Unis d’Amérique,
  • de la Grande-Bretagne,
  • de la prétendue nécessité d’avoir une défense commune entre l’Europe et les États-Unis
  • du GATT (négociations commerciales qui sont devenues l’OMC)
  • de la prétendue nécessité d’abaisser les barrières douanières entre l’Europe, la Grande-Bretagne et les États-Unis.

Ceci a provoqué la fureur des Américains parce qu’ils avaient compris que De Gaulle était en train de subvertir leur stratégie, qu'il était en train de découpler l’Allemagne des États-Unis. Le Président Kennedy a convoqué M. Knappstein, ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne, le 19 janvier 1963.

L’ambassadeur allemand écrit à son ministre des affaires étrangères d’Allemagne : «Le Président Kennedy était visiblement de mauvaise humeur. Il s’est livré devant moi de façon claire et insistante à une critique de la situation interne de l’Alliance atlantique et a souligné le souci que lui donnait la conclusion du traité franco-allemand de l’Elysée ».

Que répond l’Allemand – le double-jeu total : «Pendant l’entretien j’ai cherché de façon répétée, quoi qu’avec un succès très relatif, à modifier l’opinion du Président sur ce traité. J’ai souligné la signification positive qu’il revêtait pour la vie politique de l’Europe et pour le futur de l’Alliance Atlantique. Je lui ai fait remarquer que cette étroite collaboration franco-allemande pourrait en définitive bénéficier à l’Alliance toute entière, précisément pour ce qui concernait ces aspects de la politique de De Gaulle qui irritaient tant le Président. » Traduction : Attendez, laissez-nous faire, on est en train d’entuber De Gaulle.

Quand on signe un Traité, il faut ensuite le ratifier. Au moment de la ratification du 15 Juin 1963 de ce traité franco-allemand, les députés allemands, agités en sous-main par les intérêts américains bien entendu, ont voté une loi interprétative qui a servi de préambule au Traité. Ce préambule dit ceci :

«Manifestant la volonté de diriger l’application de ce traité vers les principaux buts que la République Fédérale d’Allemagne poursuit depuis des années en union avec ses autres alliés qui détermine sa politique à savoir :


  • Le maintien et le renforcement de l’Alliance des peuples libres, et en particulier une étroite association entre l’Europe et les États Unis d’Amérique.
  • La défense commune dans le cadre de l’Alliance d’Atlantique Nord et l’intégration des forces armées des États membres du pacte.
  • L’unification de l’Europe selon la voie tracée par la création des Communautés Européennes, en y admettant la Grande-Bretagne
  • L’abaissement des barrières douanières par des négociations entre la CEE, La Grande-Bretagne et les Etats-Unis d’Amérique
  • Conscient qu’une coopération franco-allemande conduite selon ces buts sera bénéfique pour tous les peuples

Alors le Bundestag ratifie la loi suivante.»


Ce préambule interprétatif insiste ainsi sur tous les éléments que De Gaulle justement avait exclus du Traité:

  • La subordination de la construction européenne à l’intégration militaire Atlantique
  • La coopération avec les États-Unis et la Grande-Bretagne.

En votant ce document, dès 1963, le Bundestag vida de sa substance la philosophie du Traité de l’Elysée lui-même, se comporta comme un vassal de Washington et ruina toute possibilité de bâtir une «Europe Européenne».

L’objectif stratégique que De Gaulle voulait faire avec ce traité franco-allemand fut anéanti 6 mois après sa signature.

De Gaulle l’a dit à Peyrefitte, dans le tome 2 page 305 «Les Allemands avaient été mon grand espoir, ils sont mon grand désappointement». C’est un des tabous de notre société. On parle toujours aux Français du couple

Chut

franco-allemand qui ferait marcher l’Europe, mais ce couple franco-allemand est un mythe.

Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l 'Allemagne a toujours fait le choix des États-Unis contre la France. Elle a toujours préféré être le numéro 2, derrière les États-Unis, que le numéro 1 bis, derrière ou à côté de la France. Personne n’explique jamais aux Français que la stratégie de l’Allemagne vis-à-vis de l’Europe est identique à celle des USA.

Puisque la tentative de De Gaulle de bâtir une Europe indépendante des américains et placée sous influence française a été sabotée par les cinq autres membres de l'Europe des six, et notamment par l'Allemagne, que décida-t-il de faire ?


Réponse : Bloquer l’Europe et tourner la France vers le Monde !

On dispose d'un échange qui est d'un intérêt absolument décisif sur ces questions. Il est rapporté par Alain Peyrefitte dans son livre C’était De Gaulle. Peyrefitte était ministre de l’information et voyait souvent De Gaulle en tête à tête. Il rapporte cet échange :

«Est-ce que nous pourrons changer de fusil d’épaule ?»

Charles De Gaulle répond : «Mais bien sûr ! Croyez-vous que nous ayons besoin du Marché Commun pour respirer ? En face de la manœuvre des Anglais, des Américains et des Allemands, notre manœuvre à nous ce sera de dire : la fin du Marché Commun, ça ne nous contrariera pas. Je n’avais pas été favorable à l’intégration européenne. Mais dès lors qu’on avait signé le Traité de Rome, j’ai pensé quand je suis arrivé aux affaires qu’il fallait qu’on l’applique. S’il n’est pas appliqué, La France s’en tirera très bien autrement.»

Peyrefitte : «Mais il y a une conviction répandue dans les esprits, surtout dans la jeunesse, c’est que sans l’Europe la France ne sera plus rien. »

De Gaulle : «Il est possible que la fin du marché commun, ce soit justement la fin de ce mythe : ce serait heureux : il a été forgé par les fumistes qui ont voulu faire croire à l’Europe supranationale (…) Nous avons voulu faire une politique d’entente avec les Allemands. Si les Allemands nous glissent entre les doigts, et bien nous avons les moyens de nous retourner ! "Le monde est vaste et la France a un grand jeu à jouer." » Tome 2 page 253 de C’était De Gaulle.

Cela a été toute la stratégie de De Gaulle.

De Gaulle commence à prendre des liens avec le gouvernement populaire de la République de Chine et, en janvier 1964, il stupéfie la planète en reconnaissant la Chine communiste de Mao.

Mao Zedong portrait

Pour bien comprendre ce que cela veut dire c’est à peu près comme si, actuellement, le Président de la République française allait faire une visite d’État avec le Président Iranien. Tous les pays occidentaux boycottaient la Chine Populaire et ne reconnaissaient que Taïwan.

De Gaulle a donc fait alliance avec le diable en personne. Il a appliqué la grande stratégie de tous les Capétiens, de tous les grands rois qui ont fait la France. Rappelez-vous François 1er, enserré par Charles Quint et l'Empire de Habsbourg, faisant alliance, pour desserrer cette étreinte, avec les princes protestants et ensuite avec le Grand Turc. C’est toutes les stratégies habituelles d’avoir une alliance de revers.

De Gaulle n’était ni communiste ni Maoïste, mais il avait compris qu’il fallait une alliance de revers pour desserrer l’étreinte américano-germanique, qui était en train de se refermer sur La France. Il reconnaît la Chine Populaire. Même le canard enchainé en était stupéfait et admiratif et titre «C’est bien Lui le Deus Ex ma China ! ».

Le-Canard-enchainé

En 1964, De Gaulle fait un immense voyage dans l’arrière-cour américaine – les États-Unis la considèrent américaine depuis la doctrine Monroe de 1823. Il va au Mexique, puis dans tous les pays d’Amérique Latine, pour porter le message d’une France indépendante des États-Unis. On assiste à des scènes de triomphes inimaginables. «Mexico accueille De Gaulle » titre Paris Match du 28 Mars 1964. Ce sont des millions de personnes qui descendent dans la rue.

«Happé, stoppé, acclamé, c’est De Gaulle à Caracas » c’est la Une de France Soir au Venezuela, avec des centaines de milliers de gens dans les rues, jetant des feuilles de bottin par les fenêtres.

«Marée humaine en Equateur ». Des millions de Brésiliens dans les rues et aux fenêtres, c’est le voyage de Charles De Gaulle. Je ne sais pas si vous vous rendez compte de ce que ceci représente.

En 1965, De Gaulle fait une conférence de presse restée extrêmement célèbre, où il met en garde les États-Unis contre le «déficit sans pleurs». Il demande aux États-Unis de respecter l’étalon-or et les accords de Bretton Woods. Il envoie des navires de la marine française pour se faire rembourser les avoirs français en dollars de la banque de France, en or. Il veut donc empêcher ce qui est ensuite arrivé malheureusement : les États-Unis ont brisé les accords de Bretton Woods et ont commencé à acheter la planète entière avec de la monnaie de singe.

En 1966, autre alliance de revers : De Gaulle invente la politique de détente qui témoigne du refus de la politique des blocs. Il va en Union Soviétique pour créer la grande Commission Franco-Soviétique. Signature de l’accord intergouvernemental : des centaines de milliers de soviétiques sont dans les rues. Regardez ces couvertures de Paris Match, elles sont extraordinaires. On voit De Gaulle qui est au centre des opérations avec les membres de la Troïka, qui dirigeaient l’URSS en 1966 : Léonid Brejnev, Potgorny et Gromyko

En 1965/1966, avec la politique de la chaise vide, De Gaulle empêche toute représentation de la France à Bruxelles. Il impose le droit de veto des États et il casse la mécanique supranationale de la construction européenne.

Construction-européenne-et-retrait-de-lOTAN

La même année, en 1966, il décide de faire sortir la France du commandement militaire intégré de L’OTAN et ferme toutes les bases américaines en France. Il dit «lorsque le communisme ce sera effondré, il n'y aura plus de raisons qu’il y ait l’OTAN. » Le communisme s’est effondré et, au lieu que la France soit sortie de l’OTAN, nous y sommes rentrés, par l’intermédiaire de la Construction européenne.

En Septembre 1966 De Gaulle va au Cambodge et fait ce discours devant des centaines de milliers de Cambodgiens, au stade de Phnom Penh, discours resté très célèbre puisqu’il annonce ce qu’il va se passer. Il dit aux Américains : Vous êtes en train de vous engluer au Vietnam, il faut que vous partiez du Vietnam.

Discours-de-Phnom-Penh

En 1967, il se rend au Canada et lance devant tout un peuple en délire «Vive le Québec libre !». Triomphe, De Gaulle, La France vous entend et vous aime.

Vive-le-Québec-libre

Triomphe également en Pologne communiste en 1967.

« Le monde est vaste et la France a un grand rôle à y jouer. »

Peut-on sortir de l'Europe ?[]

L’ensemble des médias français est entièrement verrouillé.

5 à 6 groupes se partagent l'ensemble des médias français. Bouygues et Lagardère n'en représentent qu'une partie. 25 % du capital de Bouygues, qui possède TF1, provient de American Fund, grand fond de pension californien. 60 % du capital de Lagardère, qui possède Match, le Parisien, les NMPP, Europe1 etc, est détenu par des intérêts étrangers, essentiellement américains.

Le processus de formation de l’opinion public, en France, est tenu par cette puissance-là, les médias, qui est en train de nous asservir. Tout le drame de la France est là.

Alors peut-on sortir de l’Europe ? Évidemment non vous dirons les médias. Ils vous diront «c’est de la folie !».

Je vais vous montrer qu’on peut très bien sortir de l’Europe.

Est-ce que sortir de l'Europe, ce serait isoler la France ?[]

Lorsque De Gaulle avait commencé sa tournée en Amérique Latine, les Américains n’étaient pas du tout d’accord. Le Paris match du 14 Novembre 1964 titrait «Johnson sera dur face à De Gaulle ».

Paris match du 14 Novembre 1964

Comment ont-ils été durs ? En commençant une opération de manipulation de l’opinion publique française.

L’Express de Jean Jacques Servan-Schreiber a été lancé avec des capitaux américains.

En 1965, les Français n’étaient pas tous équipés de la TV. Il n’y avait qu’une seule chaîne, et en noir et blanc. De Gaulle, qui avait 75 ans, n'avait pas fait de campagne présidentielle. Il pensait que les Français allaient se déterminer comme ça. Lors de la présidentielle de 1965, Jean Lecanuet a été lancé. De Gaulle a été complètement stupéfait par l’irruption des stratégies de communication américaines, pilotées en sous-main par la CIA. On sait que Lecanuet touchait des finances américaines et que l’Express avait fait mousser des candidatures contre De Gaulle (Mr X contre De Gaulle).

Regardez aussi l’apparition d’une thématique. Voyez l’affiche à l’élection présidentielle de 1965 de De Gaulle «Pour le succès de la France », sur fond de drapeau français. Voyez l’affiche de son concurrent principal, François Mitterrand, et qui a été au deuxième tour : «De Gaulle, c’est la France isolée, Mitterrand c’est l’Europe et l’amitié des peuples ».

C’est à partir de 1965 - alors même que la France était au centre du monde, alors même que des Latinos, des Cambodgiens, des Asiatiques, des Africains, tout le monde se retournait vers la France, comme un espoir d’un autre occident, sachant tenir la dragée haute aux Américains - qu'on a voulu faire croire aux Français que cette politique, qui nous valait l’approbation de 80% des peuples de la planète, était une politique d’isolement ! Et que c’est parce que nous n'étions pas dans la main de l’Europe, en fait dans le bras armé des États-Unis, que nous étions en train de nous isoler !

C’est le grand lancement des opérations de désinformation et d’intimidation de l’opinion publique française qui continue aujourd’hui encore : être hors de l’Europe se serait s’isoler du Monde, comme la Suisse et la Norvège … C’est être ringard, contre la paix, xénophobe, raciste. Le grand triomphe de la propagande : Nous n'avons tout simplement plus le droit d’être contre.

Après être sortie de l'Union Européenne, la France restera membre :

  • de l’ONU, comme c’est actuellement le cas, et membre permanent avec droit de veto au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Ce statut de grande puissance, qui a été obtenu par De Gaulle en 1945, est de plus en plus menacé, justement par notre appartenance à l’Union Européenne, puisque de plus en plus de voix disent «mais puisque vous êtes dans l’Union Européenne, il faut que vous n’ayez plus votre siège de membre permanent avec droit de veto et qu’il soit donné à l’Union Européenne». Et à qui ? Et bien à la baronne travailliste Ashton of Upholland, qui ne connaît rien, et qui est tout simplement à la main des Américains.

Au bout du compte, que se passera-t-il ? Lorsqu’il y aura une nouvelle guerre en Irak, il n’y aura plus d’opposition de la France. L’Europe étant complètement alignée sur les États-Unis, ceux-ci auront le feu vert systématique au Conseil de Sécurité. M. Daniel Cohn-Bendit, vice-président du mouvement européen, financé par la CIA, a fait des déclarations récentes pour dire qu’il fallait être audacieusement européen, qu’il fallait que la France fasse don de son siège permanent au Conseil de sécurité, à l’UE et à la Commission.

Il s’agit bien entendu d’une gigantesque manipulation qui vise à nous retirer ce joyau de ce qu’il reste de notre couronne et donner les mains totalement libres aux États-Unis.


  • du G8

  • de la Francophonie

  • de l’OCDE


  • du Conseil de L’Europe, qui n’a d'ailleurs rien à voir avec l’UE, puisque dans le Conseil de l’Europe vous avez la Russie, l’Ukraine, la Suisse et la Norvège. C’est ce conseil qui a sorti le scandale des prisons secrètes de la CIA dans les pays d'Europe, grâce à un avocat suisse.

  • de l’Organisation Alimentaire Mondiale, la FAO

  • de la Banque Mondiale

  • d’Interpol


  • du FMI

  • de la BERD (Banque Européenne pour la reconstruction et le développement),

  • de l’ASEM (Dialogue France-Asie),

  • de la Commission du Pacifique Sud par laquelle elle est présente par ses territoires d’outre-mer : Polynésie française, Nouvelle Calédonie et Wallis et Futuna


  • de l’Organisation Mondiale du commerce (OMC). Elle y retrouvera même la plénitude de ses droits, comme au conseil de sécurité. Actuellement nous sommes membres juridiquement de l’OMC, mais, comme les 26 autres États Européens, nos intérêts sont défendus entre guillemets par un commissaire européen chargé des négociations commerciales multilatérales, et qui en fait n’en fait qu’à sa tête - ce qui est facile puisque les États sont tous en désaccord. En reprenant pleinement son siège, la France pourra défendre l’intérêt des Français, notamment en matière de délocalisation.

  • de la Commission de l’Océan Indien où nous sommes présents, notamment par nos départements de la Réunion et de Mayotte

  • du Traité de l’Antarctique. Vous savez que la France exerce une souveraineté limitée sur la Terre Adélie, en terme scientifique et en terme stratégique. Il est très important que nous y soyons.

  • de l’OIT (Organisation Internationale du Travail),


  • de l'UNESCO, situé à Paris

  • de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé),

  • de l’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale), qui réglemente les trafics aériens entre tous les pays du monde

  • de l’UPU (Union Postale Universelle) que la France a d'ailleurs créée et qui gère l’ensemble des relations postales à travers les pays du monde,


  • de l’UIT (Union Internationale des Télécommunications),

  • de l’Organisation Météorologique Mondiale,

  • de l’Organisation Maritime Internationale,

  • de l’OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle),


  • de l’ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel),

  • du FIDA (Fonds International de Développement Agricole)

  • de l’AIEA,

  • …etc

Après être sortie de l'Union Européenne, la France gardera toutes ses représentations à l'étranger.

Il y a 195 États membres des Nations Unies. Aujourd’hui, la France possède 156 ambassades, 26 représentations dans des organisations internationales et 98 postes consulaires.

Il y a une ambassade ou un consulat de France dans 250 villes du monde, situés dans 166 États (certains ambassadeurs étant accrédités dans plusieurs pays).

Cela représente le deuxième réseau diplomatique du monde, après celui des États-Unis.

Lorsque la France sera sortie de l’UE, elle aura toujours 156 ambassades. Elle aura 24 représentations dans des organisations internationales (après suppressions de sa représentation permanente auprès de l’UE à Bruxelles et de sa représentation permanente auprès de la coopération politique prévue dans le cadre du traité de Lisbonne). Elle aura toujours 98 postes consulaires.

Elle aura toujours une ambassade ou un consulat dans 250 villes du monde, situés dans 166 États.

La France sera toujours le deuxième réseau diplomatique du monde après celui des États-Unis.

Voyez-vous la différence ? Croyez-vous que c’est cela «Isoler la France »? Rendez-vous compte du bourrage de crâne lorsqu'il s'agit de faire croire que l’Union Européenne est l’alpha ou l’oméga de nos relations internationales.

Sortir de l’Europe n’isolera pas la France. Au contraire, c'est son appartenance à l’UE et à l’OTAN qui l’isole et qui salit son image aux yeux de 80% des peuples du Monde !

Allez dans le monde Arabe, en Afrique, en Amérique latine, en Asie ! Découvrez ce que les gens pensent de la France. Actuellement elle est en train de disparaître ! «Mais que vous arrive-t-il ?» dit-on , au Maroc, en Égypte, en Afrique du Sud, au Japon, en Chine, à Buenos Aires, à Mexico ! «Mais que vous arrive-t-il ? Vous avez été maraboutés» dit-on au Sénégal.

Sortir de l’Europe : est-ce possible économiquement et industriellement ?[]

Les Européistes nous assurent que la Construction européenne permettrait de faire naître des géants industriels, seuls de taille viable dans un monde multipolaire.

Ceci est totalement faux. Voyons un exemple.

Ericsson, très grande entreprise suédoise, fait, à elle seule, 10% du PIB suédois. Elle fabrique des téléphones portables. Ericsson a fait une joint venture, une société conjointe, avec le fabricant japonais Sony, pour former Sony-Ericsson.

Sony-ericsson

Au même moment, le finlandais Nokia, qui fait aussi des téléphones portables, a fait une joint venture avec Matsushita, le japonais.

Matsushita-nokia

Pourquoi n'y a-t-il pas eu d’alliance Ericsson-Nokia, ni de champion européen ? Pour 2 raisons.

  • La première est que chaque entreprise, chaque actionnariat, joue le jeu du capitalisme mondial.
Pour Ericsson il est beaucoup plus important de faire une alliance car ces entreprises sont des global players, 'c’est-à-dire qu’elles veulent être présentes en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. Elle a donc fait alliance avec un japonais. Nokia raisonne pareil.
  • La deuxième raison est que, si Ericsson et Nokia avaient voulu fusionner, la Commission Européenne s’y serait opposée au nom de la lutte contre les monopoles.

Il s'agit d'un des secrets dont on ne vous parle pas : la Commission Européenne n’a jamais favorisé des fusions d’entreprises européennes, elle les condamne et les combat. Par exemple elle a interdit la fusion Schneider-Legrand au nom d’une législation sur les monopoles.

Tcl-thomson

Quant à la France, l’entreprise française Thomson a été rachetée par le chinois TCL, avec 66% du capital. Un chercheur travaillant pour Thomson sur les télévisions à haute définition de 2020, partage son savoir-faire, ses découvertes, avec les chercheurs chinois de la même entreprise. Il ne va pas partager ses découvertes avec le concurrent industriel allemand de chez Siemens.

Tous ceux qui vous disent «il faut absolument l’Europe pour faire des champions industriels pour faire de la recherche» vous mentent. Puisque c’est le contraire que la vie des affaires fait ressortir. La vie des affaires, le jeu du capitalisme mondial, les alliances sont des alliances qui se jouent complètement du périmètre de l’Union Européenne.

Ce qui est vrai pour les téléviseurs ou les téléphones, on peut le trouver dans tous les secteurs d’activité. Je prends celui par exemple des compagnies aériennes. Vous savez que les compagnies aériennes se partagent en 3 groupes mondiaux : elles partagent les hubs, font du Co-Sharing comme on dit. Vous avez par exemple la Star Alliance : Lufthansa, Austrian, Air new Zealand, Air canada, Singapore airlines, etc . Dans One World vous avez d’autres compagnies : British airways, American Airlines, Qantas, cathay Pacific, Japan Airlines, etc Dans la dernière vous avez Air France, Klm. Korrean Air, Czech Airlines, etc Cela veut dire que les alliances ne se font absolument pas selon un périmètre géographique. Il n’y a pas d'alliance européenne. Cela ne correspond pas aux intérêts des entreprises.

Star alliance


One world


Skyteam

L'argument de dire qu'Airbus est un succès de l’Europe ne tient pas non plus. Airbus est tout sauf un succès de l’Europe. Je m’en vais vous le montrer en quelques planches. Il vous suffit d’aller sur le site internet de l’Airbus A380. La première chose que vous constaterez est que tout est écrit en anglo-américain.

Vous regarderez cette petite carte qui montre où en réalité sont fabriqués les Airbus A380. Il y a effectivement des lieux en Europe. Mais vous constaterez aussi des entreprises au Canada, aux États-Unis, au Mexique, en Russie, pour le titane notamment, en Turquie, en Malaisie, à Singapour, en Australie, en Corée et au Japon.

Sites et fournisseurs AIRBUS

Par exemple, aux États-Unis, le centre d’études qui a conçu Airbus est à Wichita, dans le Kansas. L'entreprise américaine Northrop Grumman , liée au ministère de la défense américain, fournit toute l’électronique embarquée de l’Airbus A380, élément vital pour le pilotage de l’appareil. Les américains fournissent également les trains d’atterrissage. Les américains fournissent aussi les moteurs. Ainsi, la part américaine d’un Airbus A380 atteint 38% lorsque l’appareil est motorisé avec des moteurs Pratt & Whitney. En terme de part dans la fabrication, les États-Unis sont ainsi le 1er pays fabricant de l’Airbus A380.

Sur les 27 États membres de l’UE il y en a 14 qui ne mettent pas un boulon dans l’Airbus. Dans l'UE, c’est avant tout la France et l’Allemagne qui participent à la fabrication de l'Airbus. J’ai mis les drapeaux avec une superficie à peu près proportionnelle au rôle joué dans le consortium Airbus et sa fabrication. Il n’y aucune entreprise grecque, portugaise, bulgare, hongroise, chypriote, danoise, estonienne, lituanienne, néerlandaise, maltaise, slovaque, roumaine dans Airbus. Parmi les entreprises extra-européennes qui fabriquent Airbus, il y a les États-Unis, le Japon, le Mexique, le Canada, l’Australie, la Malaisie, la Corée, et la Chine.

Il y a 10 entreprises japonaises de haute technologie qui participent à la fabrication, notamment de la voilure. TianJin est une ville chinoise dans laquelle est fabriqué l'Airbus A 320, depuis 2009. Cette année, en 2011, ils construisent un Airbus A320 au rythme d’1 par semaine. Nous voyons que nous avons à faire à un avion international.

Quel rôle a joué «L’Europe», c’est-à-dire la Commission Européenne et l’Union Européenne, dans la fabrication d'Airbus ?

Réponse : Aucun rôle à aucun moment.

En fait Airbus a été créé par la volonté de Charles De Gaulle, qui avait souhaité développer une coopération internationale entre la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, dans le domaine aéronautique. De Gaulle, d’ailleurs, voulait faire une coopération internationale avec le Royaume-Uni, au moment même où il refusait que le Royaume-Uni intègre la CEE, pour les raisons stratégiques que j’exposais précédemment.

Nous touchons ici du doigt un élément de réflexion qui est capital :

- Capital pour bien comprendre le monde d’aujourd’hui

- Capital pour démasquer le mensonge qui vous est asséné.

La propagande confond délibérément la coopération internationale, d’une part, et l’intégration supranationale européenne d’autre part.

La coopération internationale :

  • Les États peuvent être dans l’Europe, mais aussi hors de l'Europe.
  • Les États, ou les entreprises, décident de coopérer sur un seul sujet, précis et limité, conforme à leurs intérêts nationaux.

Exemples :


  • Airbus (international)

  • Ariane (international)

  • Tunnel sous la manche (France/GB)

  • Coopération nucléaire (France/Chine), qui fait que Areva se porte parmi les leaders mondiaux de la fabrication de centrale nucléaire - c’est un des grands atouts de la France industrielle.

  • fusion Air France-Klm (France/Pays-Bas)

  • fusion Renault Nissan (France/Japon).

TOUT LE MONDE EST D'ACCORD SUR LE MÊME PROJET ET A INTÉRÊT À CE QU'IL RÉUSSISSE. DANS CE CAS L'UNION FAIT LA FORCE.

L’intégration supranationale :

  • Les États sont forcément tous ceux de l’Union Européenne, et seulement ceux de l’Union Européenne
  • L’idéologie force tous les États à coopérer sur tous les sujets, même sur ceux où leurs intérêts nationaux sont le plus opposés.

Exemples :


  • politique commerciale à l’OMC : personne n’est d’accord pour défendre les intérêts commerciaux de chacun des États, ceux-ci étant contradictoires

  • les délocalisations industrielles à lEst : les pays de l’Est sont entrés dans l’Union Européenne pour bénéficier de ces délocalisations. Ce n’est pas moi qui le dit mais Mme Danuta Hubner, commissaire européenne polonaise, qui l'a avoué au journal français La Tribune en Avril 2005 «Nous sommes là pour favoriser les délocalisations à l’Est»

  • le taux de change de l’Euro qui fait l’objet de problèmes considérables (cf autres conférences)

  • le budget de l’Union Européenne : je vais expliquer dans un instant comment ça fonctionne. En réalité, les États membres ont des avis et des intérêts extrêmement opposés

  • la guerre en Irak

  • l’alignement sur les États-Unis

Tous ces exemples montrent les blocages, insensés et permanents.

Personne n'est d'accord sur le même projet. L'union ne fait pas la force, mais fait l'immobilisme, chacun freinant l'autre pour préserver ses intérêts fondammentaux.

Sortir de l'Europe est non seulement possible économiquement, mais est souhaitable :

  • la France renoncera à l'intégration supranationale européenne qui ne marche pas. Il n’y a pas un seul projet industriel piloté par l’Union Européenne qui ait marché. Il n’y en a qu’un seul qui est en cours. Il s’appelle Galileo. C'est un flop total parce que les Français voudraient un satellite d’observation qui concurrence le GPS américain, pour des raisons militaires. Les Allemands et les Anglais, étant dans le réseau des Américains, à la demande de ceux-ci, font capoter un projet indépendant des États-Unis.
  • La France se focalisera sur les coopérations internationales qui marchent presque toujours, et qui, d'ailleurs, concernent tous les pays du monde. C’est extrêmement sain d’avoir des coopérations, pas seulement avec des pays blancs, mais aussi avec la Chine, le Japon, le Maroc, la Tunisie, les États-Unis, le Canada. Dans le Troisième millénaire, tous les peuples doivent avoir des relations d’amitié. La construction européenne est en soi une politique d’apartheid au niveau mondial. Elle est en soi porteuse en germe de conflits de nature dramatique, et qui s’inscrivent malheureusement dans la théorie dite du Choc des Civilisations.

Sortir de l'Europe, est-ce possible financièrement ?[]

Le budget de l'Europe, depuis 1957 n'a cessé d'augmenter, et ce, de façon quasi-exponentielle, se calquant sur l'inflation normative.

Evolution budget europe

L'Europe ne produit rien du tout. L’Europe n'est que bâtiments, bureaux et fonctionnaires. Elle prélève de l’argent aux États et le leur renvoie, en en gardant une portion pour ses frais de fonctionnement, très confortables, et pour ses œuvres charitables. L’Union Européenne est une gigantesque pompe aspirante et refoulante, qui a pour effet de prendre de l’argent à certains pays, plus riches, pour les donner à d'autres, que l’on dit pauvres ou en retard.

Solde-net

En d’autres termes, l’UE prélève de l’argent sur les payeurs - l’Allemagne, la France, les Pays-Bas , le Royaume-Uni, l’Italie - et en donne à d'autres - la Lituanie, la Hongrie, la Pologne, le Portugal, l’Espagne, l’Estonie etc…

Alors combien ? C’est très simple à comprendre. C’est le circuit des fonds européens.

En 2009, la France a versé 21 Milliards 'd'euros' à Bruxelles', 'et la Commission de Bruxelles 'a' restitué à la France 14 Milliards d’'e'uros (en mettant dessus un drapeau bleu aux étoiles d’or). Les 7 Milliards d'euros qui manquent sont ce que prélève la Commission pour son propre compte, pour ses frais de fonctionnement et ceux des institutions européennes, notamment le Parlement européen. (Soit dit en passant, les eurocrates vivent d’une façon absolument effarante. On passe notre temps en France à taper sur les fonctionnaires de l’État. Vous savez que dans tous les ministères il n'y a plus d'argent, on supprime des postes, etc. On présente toujours les fonctionnaires français vivant de façon sardanapalesque, mais en revanche on ne dit jamais un mot de ce qui se passe à Bruxelles, où les salaires, les retraites sont proprement effarants). Les 7 Milliards d’euros servent aussi à financer les autres États membres.

Lorsque les contribuables français payent 100 Euros à l’Union Européenne, celle-ci reverse :

  • 50 Euros aux agriculteurs français, via la PAC
  • 16 Euros aux régions françaises, via les aides économiques structurelles
  • les 34 Euros restant ne sont pas récupérés et servent à financer les fonctionnaires européens ainsi que les Polonais, Estoniens, Slovaques, Turcs etc, ceux qui font l’objet d’intégration et de mise à niveau.


Exemple de la ville de Millau.

L’Europe fait de la propagande dans des villes de France, de province, comme dans la ville de Millau, sur le thème de «L’Europe s’engage en Midi Pyrénées ». «Pour révolutionner les nouvelles technologies l’Europe c’est mieux », avec le drapeau européen. Il s'agit d'une escroquerie, morale, politique et intellectuelle : on veut faire croire aux habitants de la ville de Millau, qui ne sont pas forcément des experts en Droit international, ni en Droit Européen, et encore moins en Droit budgétaire, qu’il faut être pour l’Europe, parce que sans elle nous n’aurions pas de subventions - alors que cet argent est le nôtre !

Lorsque nous serons sortis de l’Union Européenne, non seulement nous pourrons faire les mêmes dépenses, mais la France aura 7 Milliards d'euros en plus !

Exemple de la ville de St Georges en Guyane Française.

En Guyane Française, dans une ville qui s’appelle St Georges de l’Oyapock, on améliore les voiries. A coté du blason de la municipalité on voit le drapeau européen : pour les habitants de Guyane Française la France n’existe plus, l’Europe est là pour se substituer à une France défaillante.

Amelioration des voiries saint-georges de l oyopack

Au Sénégal, en Côte d’Ivoire, on dit «Mais alors la France, vous avez disparu ?»

Exemple à Rouen.

Au port de Rouen : travaux financés par l’UE. Le port autonome de Rouen, le Conseil régional de Haute-Normandie, le Conseil Général de Seine-Maritime, la Communauté d’agglomération rouennaise. Le principal bailleur de fond, qui est la République Française, a disparu, soit au profit des collectivités locales, soit de l’UE.

Port de rouen

Tout ceci s’inscrit dans une politique d’une grande perversité, dite politique de l'Europe des régions, dont la finalité, voulue par les Anglo-Saxons, est de démembrer les États-nations. On le voit avec le démembrement de la Belgique, de l’Espagne et du Royaume-Uni. Celui de la France tarde un peu, mais tout est fait pour montrer que l’ennemi à abattre c’est le niveau national. Évidemment, vous imaginez à quel point il serait facile de piloter une Europe, où tout le monde aurait une langue vernaculaire, un anglo-américain abâtardi, et où chacun parlerait sa petite langue régionale, le breton, l’occitan, le corse etc, avec une disparition concomitante de la langue française, plus rien n'empêchant alors la stratégie américaine de fonctionner.


Quel est le coût total annuel de la construction européenne pour la France ?

  • La contribution nette est de 7 Milliards d’euros.
  • Autres dépenses budgétaires apparentes (cofinancements, sanctions, indemnités) : 4 Milliards d’euros
  • Coût pour l’État de la collecte des recettes fiscales affectées aux dépenses européennes : 150 Millions d’euros
  • L'impact financier de la construction européenne, hors coût direct. Combien coûtent les 260 000 pages de réglementation communautaire, qui augmentent de 100 pages par jour ? Il faut en effet que, dans toutes les collectivités locales, dans toutes les entreprises, il y ait du monde pour la traiter.
On estime que :
  • pour l’État, c’est un minimum de 8,7 à 10 Milliards d’euros de frais de fonctionnement,
  • pour les collectivités locales 2.2 Milliards d’euros.
  • pour les entreprises françaises, les Britanniques, les Néerlandais et les Allemands ont fait des simulations macro-économiques pour évaluer le coût de la Construction européenne. Si on appliquait cette somme au prorata de l’industrie française on estimerait un coût minimum de 37 à 40 Milliards d’euros ! La construction européenne coûterait ainsi à la France environ '60 Milliards d’'e'uros par an'. Il s'agit d'un vrai sujet que personne n’aborde. N'est-ce finalement pas cela qui explique pourquoi les États européens se traînent, pourquoi l’Union Européenne est constamment la lanterne rouge de la croissance mondiale.

Sortir de l'Europe, c'est non seulement possible financièrement mais c'est aussi très souhaitable : la France renoncera à l'intégration supranationale européenne qui ne marche jamais.

Alors que faire ?[]

Il y a un vrai débat. Ici s’arrête le cours et commence la politique.

Le grand secret, qu’aucun parti politique ne veut dire, est que, dans le Traité de l’Union Européenne, il y a un article, l’article 50, introduit à la demande des juristes internationaux . Que dit-il :

«Tout État membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union. »

Il faut notifier et négocier son intention au Conseil Européen. Si on arrive à un accord tant mieux, si on n’y arrive pas on s’en va au bout de 2 ans. Voilà.

« L’État membre qui décide de se retirer notifie son intention au Conseil européen. À la lumière des orientations du Conseil européen, l’Union négocie et conclut avec cet État un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant compte du cadre de ses relations futures avec l’Union. Cet accord est négocié conformément à l’article 188N, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Il est conclu au nom de l’Union par le Conseil, statuant à la majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen.»


Conclusion.[]

Je suis numismate à mes heures perdues. Une de mes médailles préférées a été frappée en France en 1848, lorsque le peuple Français a chassé Louis-Philippe après les journées de Février. Philippe était parti se réfugier en Angleterre, déguisé en dame. A ce moment-là la république française a été restaurée. C’est écrit sur la pièce «République Française 1848». Cette révolution a eu un impact important dans l’Europe : ce fût la libération des peuples.

Medaille-1848

C'est inscrit dans le grand réveil des nationalités - de la même façon que les Français ont voté NON à la constitution Européenne en 2005, 3 jours après les Néerlandais ont voté NON avec 62%. L’exemple des électeurs français avait fait tache d’huile. Ce sont nos ancêtres qui nous disent la marche à suivre. Ils se sont pas mal fichus d’être seuls à chasser le roi. Les gens qui me disent qu'on ne peut pas sortir de l’UE sans les Grecs, les Italiens, les Portugais, etc., le 13 Juillet 1789 tout le monde serait resté chez soi, parce que s’il avait fallu attendre les accords des pays du Saint-Siège, des États de l’Église, du duché de Wurtemberg, des Prussiens, de l’Angleterre, de l’Espagne etc etc jamais on aurait pris la Bastille.

Il y a un moment à partir duquel les Français - le peuple libre - prend son destin en main. C'est ce qui est écrit sur le revers de cette médaille : «La France donne l’exemple aux Nations».

Notre vocation est de donner l’exemple aux Nations, pour se libérer de toute hégémonie.

Merci beaucoup pour votre attention.

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