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L'Histoire de France - Une conférence de François Asselineau[]

Histoiredefrance





« Ce n’est qu’au crépuscule que la chouette de Minerve prend son envol », Hegel. La chouette, oiseau nocturne, symbolise l’intelligence. « Ce n’est que lorsque ces évènements s’achèvent que l’on en comprend parfaitement le sens ». L’histoire sert donc à comprendre le temps présent. Il sert surtout à PREVOIR L’AVENIR.

CHAPITRE 1. Le cadre fondateur de l’Histoire de France

Nos ancêtres les gaulois. Divisés en tribus, ils occupent la Gaule. Mais Jules César va user d’un stratagème pour conquérir ce territoire. En effet, l’historien Amédée Thierry souligne dans son ouvrage Histoire des Gaulois, 1842, tome 3, page 141 : « Depuis le commencement de la guerre, César s'était fait livrer tous les jeunes Gaulois distingués par la richesse, la naissance, ou le rang de leur famille, et il les gardait près de lui, moins comme des auxiliaires que comme des otages.

Etudiant à loisir leur caractère et leur penchant, il s'appliquait a les corrompre par l'ambition, à les éblouir par la gloire, à étouffer en eux tout sentiment patriotique.

De cette pépinière de petits tyrans sortaient ses instruments les plus dévoués et les traîtres les plus redoutables à la Gaule.

Le proconsul les jetait ensuite sur le point où il voulait exciter des orages. Il leur prodigue l'argent, il leur prêtait au besoin ses soldats, il préparait par leurs intrigues, chez ses alliés les plus fidèles, une conquête facile et en apparence moins odieuse que la conquête à force ouverte.

Chaque nation, chaque ville avait donc son parti romain et son parti national qui s'observaient l'un l'autre, et en venaient souvent aux prises, surtout quand il s'agissait de l'élection des principaux magistrats ». Si Auguste, fils adoptif de César fonde réellement l’empire romain en 27 av. J-C, il s’agit bien ici d’une stratégie fondamentale pour les romains ; l’objectif étant de faire installer l’empire par les gaulois eux-mêmes.

À ce titre, on fera dire à un chef de la tribu gauloise des Eduens, Dumno-rix: « César s’est emparé par une perfidie infâme de tout ce qui conservait encore dans l’âme quelque indépendance, quelque amour de la patrie ». En d’autres termes la conquête de la Gaule par les romains fut d’abord une guerre contre l’âme du peuple gaulois

En 52 avant Jésus-Christ, un jeune chef Arverne (un des 54 peuples gaulois présent en Gaule du VIIe au Ier siècle avant J-C installé en Auvergne) parvint à rassembler « les gens mourant de faim et les misérables » (César dixit). Ce même chef affirme que « l’heure est arrivée » de se délivrer des romains. Il devient alors « ver cinn gédo righ è grand cent têtes chef », i.e. Le Vercingétorix ou Le' Généralissime. « Cette guerre, ce n’est pas la mienne seulement. C’est la nôtre à tous. C’est la gloire et la liberté de la Gaule » (rapporté par Jules César, Guerre e Gaules, I,7).

Rappelons un discours de Charles De Gaulle à tous les français : « Un jour, ces forces écraseront l’ennemi. Il faut que la France, ce jour-là, soit présente à la victoire. Alors elle retrouvera sa liberté et sa grandeur. Tel est mon but, mon seul but ! »

Obligé de se rendre à Alésia en – 52, le Vercingetorix fut emmené à Rome où il fut plongé dans un cachot pendant six ans jusqu’à l’organisation du triomphe de César (où l’on passait sous des arcs de triomphe). Il sera décapité ou étranglé.

En 7 ans, la guerre des Gaules aura fait 800 000 à 1 million de morts et jusqu’à 1 million d’esclaves. Cela illustre la volonté de destruction et de dominance totale d’un empire ; cela est contenu dans sa nature même.

CONCLUSION :

1/ Il y a plus de 2000 ans, les habitants de Gaule ont découvert que leur pays suscitait la convoitise de puissances étrangères

2/Les gaulois ont réagi en ordre dispersé.

3/ Certains – généralement les élites – ont adopté le parti romain, c’est-à-dire le parti de l’étranger

4/ Les autres – généralement les gens du peuple – ont refusé la sujétion étrangère et formé un parti national avant la lettre.

- Jules César a su jouer le premier de cette faille essentielle, inhérente aux

tribus gauloises. Il a compris que la flatterie et l’ambition pouvaient lui permettre de diviser les Gaulois et de conquérir la Gaule en usant de collaborateurs gaulois faisant le sale travail à sa place.

- Au moment où tout semble perdu, les tribus gauloises sont capables de miracles, en se rassemblant en peu de temps derrière un seul chef pour récupérer leur liberté et leur indépendance. CHAPITRE II. La France face à l’empire universel

Le 16 janvier 27 av JC, Auguste prend le pouvoir suprême à Rome et décide de devenir César « Augustus » (le Divin) et se prévaut du titre d’ « Imperator ». Il choisit l’aigle comme symbole d’Empire Universel.

Si Trajan à conquis la Dacie, l’empire romain n’a pas cependant été un empire universel (il n’a pas, à ce sens, conquis l’empire chinois ou d’autres et n’a jamais unifié tout son territoire conquis (La République Tchèque, la Slovaquie, l’Irlande etc… demeuraient indépendants).

En réalité :

-Il est impossible d’unifier le continent européen (règle qui n’a jamais été démentie, jamais l’Europe n’a été unifiée dans son histoire)

  1. l’idée même d’un empire universel est un rêve impossible.

D’ailleurs, en 476 après JC, l’Empire romain disparait en Occident mais il va subsister pendant presque 1.000 ans en Orient. Se prétendant continuateur de Rome, l’empire byzantin reprend alors le symbole de l’aigle impérial.

A cet égard, la monnaie de l’empereur Justinien représente l’Orbe impérial (symbole du pouvoir temporel sur l’ensemble de l’univers) à droite, la croix du Christ à Gauche (symbole du pouvoir spirituel sur l’ensemble de l’univers).

La légende veut que l’empereur Constantin ait transféré au Pape Sylvestre en 315 la primauté sur les Eglises d’Orient et l’imperium (pouvoir impérial) sur l’Occident. C’est ce que l’on appelle la « pseudo donation de Constantin ». Au moment où l’empire romain s’est effondré, les patriciens romains se sont efforcer de trouver une structure afin de conserver leurs privilèges (lat. privata lex, la loi privée) ; cette structure se trouvera être le christianisme. Dès le IVe siècle, le christianisme, religion originellement d’esclaves et des persécutés devient toute puissante et connait une période hégémonique jusqu’à la renaissance Italienne. On verra alors des Papes qui crouleront sous la richesse et ne respecteront en rien les préceptes des Evangiles. Ce sont des stratégies de carrières et de survies familiales des patriciens romains qui ont investis l’Eglise afin de maintenir leur pouvoir. De fait, le pape va se fondre dans la « titulature » de l’empereur en se faisant appeler « Maximus ».

En 476, lorsque qu’Odoacre dépose Augustus Romulus et envoie les insignes impériaux à Zénon, il dira « Tout empire périra ». Cette notion d’histoire mérite réflexion.

En 52 av JC, les Elites gauloises qui ont pris le « parti romain » afin de survivre avaient encore un demi-siècle avant la fin de l’empire

En 1940 en revanche, ceux qui se sont alliés au parti Nazi afin de fonder « un Reich millénaire » on certainement eu moins de flair, en ce sens qu’ils n’ont eu que 4 ans devant eux avant de voir s’effondrer le IIIe Reich.

De nos jours, dans combien de temps va s’effondrer l’empire qui tente de s’imposer ?

A Soisson en 476, Clovis, soldat Franc, abat Syagrius, dernier chef romain. C’est ici le symbole de la disparition définitive du primat d’un guerrier Franc sur la Gaule.

En 496, dix ans après la fin de la domination romaine, Clovis se fait baptiser et sacrer à Reims après sa victoire contre les Alamans à Tolbiac. Ce baptême aura 3 conséquences essentielles :

  1. Le soutien de l’Eglise et des Evêques au nouveau pouvoir.
  2. L’interdiction des mariages claniques (de façon à empêcher la constitution d’ethnies).
  3. L’amalgame voulu et facilité par la religion entre les tribus  barbares franches et les tribus

gallo-romaines originellement gauloises.

Le peuple français naît ainsi de ces gaulois devenus gallo-romains et des barbares.

A la fin du VIIIe siècle, le chef franc Carolus Magnus – dit Charlemagne – rassemble sous son autorité une vaste partie de l’Europe occidentale. Ses conquêtes représentent l’équivalent de la France soustrait de la Bretagne, la partie nord-est de l’Espagne (Navarre et Catalogne), une partie des actuels Pays-Bas, d’Autriche, Hongrie et d’Italie. Il s’agit d’un ensemble politique certes important, mais loin de rassembler toute l’Europe.

C’est alors que l’idée impériale va ressusciter en occident. Le mythe de l’empire universel va être repris par Charlemagne, en ce sens qu’il souhaitera se doter de la même légitimité de titre que son analogue byzantin. En effet, il va décider de se faire couronner empereur à Rome par le pape Léon III le 25 décembre 800, bénéficiant par là de l’onction de l’Eglise.

Le pape y voit de même un intérêt puisqu’il pourra voir sa position confortée grâce à l’appuie du nouvel empereur.

Nous avons donc ici la jonction des deux visions impériales (spirituel/temporel). Charlemagne sera donc représenté dans l’histoire avec l’orbe impérial et la croix du Christ.

43 ans après, l’empire carolingien disparaît déjà. Charles le Chauve hérite de la Francie occidentale, Louis le Germanique aura la Francie orientale ; quant à Lothaire, il recevra la Francie médiane (la « Lotharingie » qui donnera son nom à la Lorraine) cloisonnée entre les deux autres territoires.

Le 2 février 962, un roi de Germanie décide à son tour de relever la couronne impériale. Otton Ier Le Grand décide, à l’instar de Charlemagne en l’an 800, d’aller se faire couronner par le pape et décide de créer le Saint Empire romain germanique qui durera 900 ans. Il voulait en faire l’organisme politique unique de la chrétienté à deux vocations :

-        Celle de regrouper les peuples des royaumes de la chrétienté de toute l’Europe chrétienne

-        De les gouverner conformément à la mission spéciale que Dieu lui a confiée

Son symbole sera celui de l’aigle à deux têtes, en compétition directe avec Byzance.

Lors de son couronnement, Otton III adopte une héraldique cosmique couleur bleu azur, symbole de toute puissance céleste. C’est la justification divine de son pouvoir impérial. Ce symbole aura des conséquences, car cette héraldique deviendra symbole de la souveraineté divine, qui fonde l’empire.

En 987 se  produit l’avènement d’Hugues Capet. A l’époque, les seigneurs Francs ne veulent pas d’un roi de France qui se soit reconnu vassal de l’empereur. Ils décident donc de désigner Hugues Capet. Ce dernier se fera sacrer à Reims et fixera sa résidence à Paris.

La dynastie Capétienne va régner 861 ans (jusqu’en 1848). Elle va faire la France. Elle trouve son origine  et sa légitimité dans le refus de la soumission à un Empire étranger (dont le symbole est bleu aux étoiles d’or).

Pour contrer politiquement le St Empire romain germanique, la dynastie capétienne a besoin de se prévaloir d’une légitimité divine, comparable à celle de la dynastie ottonienne. Les capétiens vont donc décider d’adopter eux-aussi une HÉRALDIQUE CÉLESTE symbole de souveraineté de droit divin. Ils vont choisir le BLEU AZUR AUX FLEURS DE LYS D’OR (les fleurs de lys, repris du Cantique des Cantiques dans l’Ancien Testament, symbolisent la Sainte Vierge). Cet emblème s’impose définitivement à l’occasion de la deuxième croisade au milieu du XIIe.

CONCLUSION : LA FRANCE S’EST BÂTIE CONTRE L’EMPIRE

1/ La nouvelle lignée royale française est choisie parce qu’elle REFUSE LA SOUMISSION du Saint Empire romain germanique.

2/ Comme on est en plein moyen âge, les rois capétiens vont adopter eux aussi une héraldique céleste, différente de celle du Saint Empire romain germanique, pour JUSTIFIER L’INDÉPENDANCE DE LA France.

3/ Le lys, symbole de la Vierge Marie,va envahir peu à peu, à la fin du Ier millénaire, les couronnes et les monuments publics

4/ Que se soit dans le Saint Empire ou en France, les symboles d’or sur fond bleu seront définitivement assimilés à la souveraineté céleste, celle QUI S’IMPOSE AUX PEUPLES.

CHAPITRE III. Une indomptable volonté de justice et d’indépendance

-        contre l’Empire

-        et contre l’Église

En 1214, une coalition se bâtie pour détruire la France. Jean sans Terres roi d’Angleterre, Othon IV Empereur germanique, Henri compte de Brabant, Guillaume Ier de Hollande, Thibault duc de Lorraine, Philippe marquis de Namur et Renaud de Dammartin compte de Boulogne et ami d’enfance de Philippe Auguste. Tous ces féodaux forment ainsi une alliance européenne pour détruire le royaume de France dirigé par Philippe Augustes. Lors de la bataille de Bouvines, le « beau » dimanche du 27 juillet 1214, les troupes royales françaises de Philippe Auguste, renforcées par quelques milices communales et soutenues par Frédéric II de Hohenstaufen remportent la bataille et marque ainsi le début du déclin de la prédominance seigneuriale. Aux yeux des historiens, cette date charnière fait apparaître pour la première fois un réel sentiment d’union nationale.

-        Il aurait pu ne jamais y avoir de France. La France n’a pas de frontières naturelles (mis à part les Alpes et les Pyrénées) ; la France est donc une construction politique.

-        La France et les français ont été créés par un Etat et par un Etat monarchique

-        Dès qu’un problème surgit, les français se tournent vers l’Etat et son chef (cela relève de la création même de la « nature française », contrairement à la construction des autres pays)

-        Par conséquent, affaiblir l’État, s’est affaiblir la France.

Certains monarques marqueront les esprits, notamment Louis IX (1226 – 1270) canonisé 27 ans après sa mort, dès 1297.

Saint Louis donne une nouvelle image du pouvoir royal empreinte d’idéaux religieux et moraux.

Il institutionnalise la justice royale, et cela sera assimilé de la sorte : « l’État est garant de la justice ».

Il moralise la vie publique et protège les faibles.

Il pose le principe des ‘établissements de commun profit’ lointains ancêtres du service public.

Cette conception de l’État pétrit l’esprit et la mentalité des français depuis lors. De nos jours, l’État est-il encore impartiale ? Maintient-il les services publics ? Protège-il encore les faibles en faisant bouclier fiscal ?

De la même façon, les français ont eu de grands capitaines d’industrie comme Jacques Cœur, commerçant invétéré ; Jean-Baptiste Colbert, ministre favoris de Louis XIV, etc… Être français, c’est avoir besoin de l’État pour guider le développement économique, et ceci depuis 600 ans. A ce titre, si la mode de l’ultralibéralisme s’est imposée dans nos temps contemporains, mais ce système n’est pas en accord avec la nature même du système Français. Charles De Gaule dira à ce titre : « En France il faut toujours mettre de l’État, sinon ça merdoie ».

Philippe IV dit « Le Bel » ou le roi de fer (1285 – 1314)  avait besoin d’argent pour assurer son armée ; il fait rogner les pièces du royaume afin de récupérer de l’or et de l’argent ce qui aura pour effet de déprécier la monnaie. C’est parce que « le roy est empereur en son royaume » qu’il a besoin d’assurer son armée et son armement.

En 1302 le poète florentin Dante Boccace écrit La Divine Comédie. Le poète décrit ses contemporains en les plaçant au paradis ou en enfer. Il placera en enfer à la fois le roi de France et le Pape. Dès cette époque, parce qu’il déprécie la monnaie nationale, on reprochera au pape son indépendance.

En 1303, Philippe le Bel n’accepte pas les prétentions du Pape de nommer  les évêques de France et son droit de regard sur leurs actions. Menacé d’excommunication, il décide donc  d’envoyer son nouveau Chancelier Guillaume de Nogaret en Italie afin de notifier les volontés du roi au pontife, Boniface VIII. C’est l’épisode de l’attentat d’Anagni :

Celui-ci, ayant appris les intentions de Philippe le Bel avant l'arrivée de Nogaret, prépare la bulle Super patri solio (Petri solio excelso2), qui l'excommunie officiellement. L'apprenant, Nogaret décide d'organiser un coup de main contre le pape avant la publication et la mise en vigueur de la bulle, le 8 septembre. Il recrute une troupe de 600 cavaliers et de 1 500 fantassins menés par deux chefs de guerre, par surcroît ennemis du pape, Sciarra Colonna et Rinaldo de Supino. Dans la nuit du 7 au 8 septembre 1303, ils investissent la petite ville d'Anagni dans le Latium, où réside le pape pendant l'été. Ils réussissent à s'emparer sans trop de mal du palais pontifical de la ville3. Cependant, les buts de Nogaret et de Colonna ne sont pas les mêmes. Nogaret veut simplement lui notifier la citation à comparaître au concile ; Colonna veut s'emparer de la personne du pape et l'obliger à renoncer à sa charge. Nogaret parvient à calmer son complice et lit solennellement son acte d'accusation au pape. Celui-ci fait face avec dignité sans céder sur aucun point, déclarant : « Voici mon cou, voici ma tête ». Maurice Druon décrit la scène dans Les Rois maudits : « (...) Là, le vieux pape de 98 ans, tiare en tête, croix en main, seul dans une immense salle désertée, voyait entrer cette horde en armures. Sommé d'abdiquer, il répondait : "Voilà mon cou, voilà ma tête ; je mourrai, mais je mourrai pape." Sciarra Colonna le giflait de son gantelet de fer. Et Boniface lançait à Nogaret : "Fils de Cathare ! Fils de Cathare !" ». Mais dans sa biographie sur Philippe le Bel, Jean Favier affirme que ce n'est qu'au XIXe siècle que prit naissance le mythe affirmant que Sciarra Colonna aurait giflé le pape. En réalité, aucun témoin contemporain ne parlerait de cette « gifle », qui semble aujourd'hui plus une métaphore qu'un acte réel et historique.

Le lendemain, la population d'Anagni s'est ressaisie. Supérieure en nombre, elle réussit à chasser la troupe de Sciarra Colonna. Nogaret parvient à s'enfuir. Libéré, Boniface VIII repart pour Rome où il meurt un mois après, le 11 octobre. La légende dit qu'il est mort de chagrin, à la suite de toutes les humiliations subiesSon successeur, Benoît XI, abroge la bulle Super Patri Solio. Cependant il écarta de l'amnistie les coupables directs de l'attentat d'Anagni, Sciarra Colonna et Nogaret, en fulminant en particulier contre eux et quelques autres complices la bulle d'excommunication Flagitiosum Scelus, du 7 juin 1304, les citant à comparaître devant son tribunal, dans le délai d'un mois, à Pérouse, sous peine d'être condamnés par contumace. Nogaret, pour sa part, ne se présentant pas, est resté canoniquement sous le coup de la sentence d'excommunication. Le nouveau pape décède à son tour le 7 juillet 1304. Le nouveau pape, Clément V, élu en 1305, est un Français. Il installe la papauté à Avignon en 1309 et lève en 1311 toutes les condamnations portées contre le roi et ses conseillers, déclarant que durant tout le conflit l'attitude de Philippe le Bel avait été « bonne et juste. » (source :  Wikipédia)

En 1356, Jean II le Bon (1350 – 1364), roi de France, est fait prisonnier par les anglais à la bataille de Poitiers en pleine Guerre de Cent ans. Il sera emené en prison en Angleterre et les Français se retrouvent sans roi, et le roi n’est plus roi. Les anglais demandent une rançon (qui doit être payée en or et en territoires). Se passe alors un phénomène spontané : dans toutes les villes de France, les bourgeois donnent un pécule et l’ensemble sera fondu afin de créer une nouvelle monnaie qui permettra de payer la libération de roi : c’est « le Franc à cheval ». On y trouve gravé « iohannes dei gratia francorum rex » (Jean par la grâce de Dieu, roi des français) où l’on y voit le roi avec une épée dépassant le cercle intérieur sur un cheval, ses jambes dépassant de même le cercle intérieur : cela signifie bien sûr que le roi est libre de sa prison. C’est le premier Franc, en 1360.

Le « FRANC » = Le « LIBRE »

Au début du XVIe siècle commence une autre période charnière. Le Saint Empire est alors placé sous l’auspice des Habsbourg au temps de Charles-Quint. Ce dernier dispose de terres dans les Pays-Bas en Franche compté, également dans le nord de l’Italie, en Autriche et Hongrie actuelle, d’autres dans le royaume de Naples et en Espagne, sans compter les possessions dans le nouveau monde.

Le 28 juin 1519, Charles-Quint est élu empereur alors qu’il n’a que 19 ans. Il est alors à la tête de cet énorme conglomérat politique qui encercle la France. Henry VIII fait d’ailleurs alliance avec l’empereur, malgré l’épisode de l’entrevue du Camp du Drap d’Or.

Dès lors, se pose la question de la survie de la France dans l’espace européen. François premier n’a d’autre choix que de faire des alliances de revers pour desserrer la menace de l’Empire de Charles-Quint, notamment avec les princes protestants, bien qu’il soit « un roi très chrétien » ainsi qu’avec Soliman Ier dit « le Magnifique » en Occident, l’un des monarques les plus éminents de l’Europe du XVIe siècle. Cette alliance fera bien entendue scandale au regard des représentations religieuses des deux parties.

Être français, c’est nouer des alliances avec le monde entier, sans considération d’appartenance continentale ou religieuse, pour sauvegarder la liberté de la France.

D’ailleurs, le 7 octobre 1571, la bataille de Lépante près de Patras en Grèce, fit s’affronter les forces navales ottomanes et les flottes combinées

-        Du Pape Pie V

-        De l’Espagne

-        De Venise

-        De Gênes

-        D’autres États Italiens

-        Des États de Savoie

-        Et des chevaliers de Malte

Le tout réuni sous le nom de « Sainte Ligue ». Cette première « flotte européenne » était dirigée par Don Juan d’Autriche, fils naturel de Charles Quint.

Ce fut une défaite complète pour les Ottomans qui perdirent 260 navires sur les 300 de leur flotte. Il y eut 7.500 morts chez les chrétiens,, 30.000 morts ou blessés de 8.000 prisonniers chez les Turcs. L’ensemble de l’Europe se met à glorifier la Don Juan d’Autriche et la Sainte Ligue, tout le monde… SAUF LA France qui ne voit pas d’un bon œil l’affaiblissement de son allié.

Dans les années 1676 – 1687, le nouveau pape Innocent XI veut une nouvelle fois unir la chrétienté sous influence pontificale. C’est toujours le même schéma depuis l’an 800. Louis XIV impose le gallicanisme religieux (doctrine qui soutient que l’Église de France doit jouir au sein de l’Église universelle de libertés qui lui sont propres) et se fait ainsi excommunier en 1687. Il semble difficile dans les mentalités de considérer qu’un roi « très chrétien » puisse se faire excommunier.  Pourtant :

-        Robert II le Pieux a été excommunié en 998 par Grégoire V pour avoir épousé sa cousine Berthe de Bourgogne

-        Philippe Ier a été excommunié en 1092 par Urbain II pour avoir répudié Berthe de Hollande et épousé Bertrade de Montfort

-        Louis VII a été excommunié en 1141 par Innocent II pour avoir voulu imposer son candidat au siège de Bourges en 1141 contre le candidat du Pape.

-        Philippe Auguste, excommunié en septembre 1200 au motif de bignamie

-        Philippe le Bel, excommunié en 1302 car avait refusé qu’il tenait du Pape la souveraineté de son royaume

-        Louis XII a été excommunié en 1511 par Sixte V pour avoir refusé de céder des villes italiennes à l’Etat pontifical

-        Henry III excommunié par Sixte V pour assassinat de Henry de Guise

-        Louis XIV excommunié en 1596 pour cause de Gallicanisme

-        Napoléon Ier, excommunié le 10 juin 1809 par Pie VII pour avoir annexé les Etats pontificaux à l’empire français.

Constat : 9 des plus grands rois de France ainsi que Napoléon Ier ont préférés être excommuniés plutôt que de plier aux exigences du Pape. Être français  c’est se libérer de toute puissance étrangère qu’elle soit spirituelle ou temporelle.

La fin du règne de Louis XIV est désastreuse (grand nombre de défunts familiaux et désastres militaires, ex : Bataille de Malpaquet le 11 septembre 1709). A ce moment-là, à la surprise générale, le peuple français pourtant épuisé par les famines fait bloc derrière son roi.

CONCLUSION :

  1. La France est une construction

politique et aurait pu ne jamais exister.

  1. Être français, c’est avoir sa propre

monnaie et la liberté de sa politique monétaire pour assurer l’indépendance de la France.

  1. Être français, c’est louer des

alliances avec le monde entier sans considération d’appartenance continentale ou religieuse pour sauvegarder la liberté de la France

  1. Être français, c’est se libérer de

toute puissance étrangère, qu’elle soit temporelle ou spirituelle, la France s’est bâtit contre l’Empire de l’Eglise et contre l’Empire temporel.

  1. Être français, c’est avoir besoin de

l’État pour guider le développement économique

  1. Être français, c’est vouloir un État

juste qui protège les faibles et garantit les services publics

  1. Être français, c’est être capable

d’exploits en cas d’extrême danger pour la patrie

CHAPITRE IV. La trahison des dirigeants

La France, par intervalles réguliers, est dirigée par un chef ou un classe qui trahissent tout simplement les intérêts du pays.

Charles VI le Bien Aimé devient Charles VI le Fou en 1392 suite à un voyage.  Il sera alors entouré par une sorte de conseil de régence composé de :

-        Louis d’Orléans, son frère unique, chef du parti des Armagnacs. En 1407, il est assassiné rue Vieille du Temple à Paris, le 23 novembre, à la demande du Duc de Bourgogne.

-        Le Duc de Bourgogne qui ne rêve que de mettre la main sur le royaume de France. En 1419, le parti Armagnac se venge du « parti de l’étranger ». Jean sans peur, Duc de Bourgogne, est assassiné au Pont de Montereau le 10 septembre 1419 au cours d’une entrevue avec le dauphin Charles (futur  Charles VII).

Charles VI est entouré dès lors de :

-        Philippe III, nouveau Duc de Bourgogne et fils de Jean sans Peur

-        Isabeau de Bavière, Reine de France dont ont dit qu’elle a eu des faveurs coupables avec le Duc de Bourgogne.

Sous les instances du Duc de Bourgogne et sous la pression des anglais, la France est coupée en morceau. Le Dauphin s’enfuit pour se réfugier à Bourges. Quant à son père Charles VI, il va décider de signer un des traités les plus honteux : le traité de Troyes qui prévoit que lorsque Charles VI sera mort, la mort sera héritage d’Henry VI roi d’Angleterre. C’est à partir de ce moment que les rois d’Angleterre se faisaient appeler roi de France et s’auréolaient de fleurs de lys, jusqu’à ce que la reine Victoria y renonce pour faire plaisir à Napoléon III.

Charles VI décide de déshériter son propre fils : c’est le triomphe du parti de l’étranger. Cette décision sera applaudie par l’Evêque Pierre Cochon qui est aussi recteur de la Sorbonne.

Être français, c’est savoir que les élites peuvent trahir la France.

Certains légistes écriront à ce titre : « Le roi appartient à la couronne et non pas l’inverse » ce qui signifie que le roi ne peut pas tout faire. Ce n’est pas la France qui appartient au roi, c’est le roi qui appartient à la France.

1429 – 1431 : L’incroyable épopée de Jeanne d’Arc. A 17 ans, elle part avec quelques soldats voir le Dauphin réfugié à Bourges. Elle se met à genoux et lui dit : « Mon seigneur et mon maître, il faut bouter les anglais hors de France et il faut que vous veniez être oint du seigneur ». Elle donc lui suggérer de retraverser les lignes anglaise pour aller jusqu’à Reims se faire sacrer. L’intervention réussit (ce qui est une autre preuve d’intervention divine) et détient dès lors la légitimité de l’Église.

Être français, c’est savoir se mobiliser face aux dirigeant traîtres à la patrie, pour sauver la France lorsqu’elle est en danger de mort.

Charles III, Connétable de Bourbon, passé au service de Charles Quint en 1523 pour empêcher que son fief ne tombe dans le domaine royal, se battit contre les Français, envahit la Provence, assiégea Marseille et fit prisonnier François Ier à Pavie.

Marie de Médicis, Reine de France, femme d’Henry IV et mère de Louis XIII. Après l’assassinat  d’Henry IV, elle tentera de conserver l’ascendant sur son fils mais celui-ci s’appuie majoritairement sur le Cardinal de Richelieu, son ministre. Marie de Médicis tentera bien sûr par tout moyen d’écarter le Cardinal ce qui aboutira à la fameuse Journée des Dupes en 1630 (évènements des dimanche 10 et lundi 11 novembre 1630 au cours desquels le jeune roi de France Louis XIII, âgé de 29 ans, réitère contre toute attente sa confiance à son ministre Richelieu, élimine ses adversaires politiques et contraint la reine-mère Marie de Médicis à l'exil, déchue de son statut de reine de France et part se réfugier à Cologne où elle décèdera).

La bataille de Fontenoy qui se déroula le 11 mai 1745 près de Fontenoy dans les Pays-Bas autrichiens (Belgique actuelle) pendant la guerre de Succession d'Autriche, se solda par une victoire française. Elle est une conséquence du siège de la ville de Tournai (avril-juin 1745). Cette victoire aurait permis à la France de s’emparer de territoires des Flandres et du comté de Nice. Seulement, en 1745, la monarchie est dirigée par Louis XV et la Pompadour. Ces derniers préfères privilégier Frédéric II, roi de Prusse, car c’est un « roi philosophe » et respectable. Louis XV dira à ce titre : « Je fais la paix en roi, et non en marchand ». Au traité d‘Aix-La-Chapelle de 1748', Marie-Thérèse est confirmée comme impératrice d’Autriche, Frédéric II se voit reconnaitre la souveraineté sur la Silésie et commence à bâtir la Grande Prusse. Dès lors, Louis XV va donner les moyens au petit royaume de Prusse de devenir un grand royaume. La France n’a rien et il en restera une maxime dans les mentalités : « Nous nous sommes battus pour le roi de Prusse ».

« Il s'était établi chez toutes les nations l'opinion qu'il n'y avait plus en France ni force ni ressources.

L'envie qui jusque-là avait été le mobile de la politique de toutes les cours à l'égard de la France, dégénéra en mépris.

Le cabinet de Versailles n'avait ni crédit ni influence dans aucune cour.

Au lieu d'être, comme autrefois, le centre de toutes les grandes affaires, il en devint le paisible spectateur.

On ne comptait même plus pour rien son suffrage ni son approbation ». Gérard de Rayneval, diplomate du Roi, 1774 (année de mort de Louis XV).

Nous ne pouvons que constater, à l’aune de ces écrits, un parallèle éclatant entre la France de 2015 et la France  de 1965 sous De Gaulle. En effet, si la France était admirée par le monde entier sous De Gaulle, la France de 2015 c’est à contrario une France où il n’y a « ni force ni ressources », frappée de « mépris » ; de même, l’Élysée n’a « ni crédit ni influence » nulle part. L’histoire semble donc bien se répéter. Mas que se passera-t-il après ?

Au XVIIIe siècle, les idées des lumières se développent. Si le peuple demeure pauvre, on mari le Dauphin à Marie-Antoinette fille de l’impératrice d’Autriche. Dans l’esprit général, la France devient alliée de la Maison d’Autriche, l’ennemie d’hier alors qu’on a tout donné à la Prusse avec la bataille de Fontenoy. LE GOUFFRE SE CREUSE.

Les français ne comprennent plus ceux qui les gouvernent. Ils ont le sentiment d’un gouffre qui se creuse et que les dirigeants vivent dans un MONDE IRRÉEL, une sorte d’INTERNATIONALE DES COURS qui ignore tout de leurs problèmes quotidiens et qui les méprise.

CONCLUSION :

  1. Être français,

c’est savoir que les élites peuvent trahir la France.

  1. Être français,

c’est se mobiliser contre les dirigeants pour sauver la France lorsqu’elle est en danger de mort

  1. Être français,

c'est savoir que le gouffre peut se creuser dangereusement entre le peuple et ses dirigeants


Chapitre V : la conquête de la souveraineté nationale


Le 14 juillet 1789, après des mois et des mois d’agitation, le peuple français prend la Bastille.

Mais dès le 17 juillet 1789, le 8ème Prince de Condé et le Comte d’Artois (futur Charles X) quittent la France pour aller chercher aide et renfort auprès des étrangers contre le peuple français.

 

REMARQUE FONDAMENTALE : En juillet 1789, si le peuple français avait attendu le soutien et la révolter concomitante des autres peuples d’Europe (Britanniques, Néerlandais, Espagnols, Portugais…) avant de s’emparer de la Bastille, la Bastille n’aurait jamais été prise et serait probablement encore là de nos jours.

C’est le peuple français qui a imposé sa Liberté à l’Europe et à ultérieurement inspiré les autres peuples d’Europe. Ce n’est pas l’inverse !

Il ne sert donc à rien d’attendre une concertation des pays européens pour sortir de l’Union Européenne, la France doit prendre ses responsabilités en tant que peuple adulte.

S’ensuit la nuit du 4 aout avec l’abolition des privilèges la nuit du 4 aout 1789, la fête de la Fédération le 14 juillet 1790 où l’on acclame le roi car il prête serment d’être fidèle à la Nation et à la 1ere Constitution française du 14 sept 1791 : "Je jure d'être fidèle à la Nation et à la Loi". La Nation, c’est la souveraineté du peuple. "Le vœux du peuple n'est plus douteux pour moi, j'accepte la constitution" (citation de Louis XVI reproduite sur une médaille).

CONCLUSION

Etre français, c'est savoir qu'une Constitution, c'est une Loi fondamentale qui est imposée par le peuple à ses gouvernants, pour encadrer et limiter leur pouvoir et empêcher ainsi le retour à la dictature.


Le Roi approuve la Constitution, mais l’a trahie (avec Marie Antoinette) car ils n’acceptent pas la situation et jouent un double jeu.


Le 25 juillet 1792 : le Manifeste du Duc de Brunswick : commandant en chef des armées royales anti révolutionnaire à la tête des armées coalisées. Il écrit : « Sa Majesté l’Empereur et Sa Majesté le roi de Prusse appellent et invitent à retourner sans délai aux voies de la raison et de la justice, de l’ordre et de la paix. C’est dans ces vues que moi, soussigné général commandant en chef des deux armées déclare :

Que les généraux, officiers, bas-officiers et soldats des troupes de la ligne française sont tous sommés de revenir à leur ancienne fidélité et de se soumettre sur le champ au roi leur légitime souverain.

Que la ville de Paris et tous ses habitants sans distinction seront tenus de se soumettre sur le champ et sans délai au roi, de mettre ce prince en pleine et entière liberté et de lui assurer, ainsi qu’à toutes les personne royales, l’inviolabilité et le respect auxquels le droit de la nature et des gens obligent les sujets envers les souverains ; leurs Majestés impériale et royale rendant personnellement responsables de tous les évènements, sur leur tête, pour être jugés militairement sans espoir de pardon, tous les membres de l’Assemblée Nationale, du département, du district, de la municipalité et de la garde nationale de Paris, les juges de paix et tous autres qu’il appartiendra, sur leur foi et parole d’empereur et de roi.

Que si le château des Tuileries est forcé ou insulté, que s’il est fait la moindre violence, le moindre outrage à Leurs Majestés, le roi, la reine et la famille royale, s’il n’est pas pourvu immédiatement à leur sûreté, à leur conservation et à leur liberté, elles (note : l’empereur et le roi de Prusse) en tireront une vengeance exemplaire et à jamais mémorable en livrant la ville de Paris à une exécution militaire et à une subversion totale, et les révoltés coupables d’attentats aux supplices qu’ils auront mérités. »

Dans ce texte, il ne s’agit  ni plus ni moins que d’’une Europe coalisée qui dicte aux français la façon dont ils doivent agir en estimant que les lois nationales ne valent rien.

La population se rue alors aux Tuileries et arrête le Roi et la Reine. On découvre en sus les correspondances secrètes de Louis XVI (« l’armoire de fer »): s’ouvre alors un procès pour parjure en janvier 1792. Si la Monarchie s’effondre, c’est parce que le roi a préféré jouer le jeu de l’étranger plutôt que le parti français.


Apparait alors le drapeau de la monarchie française perdre sa souveraineté céleste. Son symbole : Bleu Blanc Rouge.

Bleu et Rouge de la ville de Paris, des Saints protecteurs de la ville (St Denis et St Martin).

Bleu : la droite

Rouge : la gauche

Le blanc : la souveraineté à conquérir entre la droite et la gauche française. La souveraineté est celle de la Nation et n’est plus de droit divin.


Lors de la Bataille de Valmy  du 20 septembre 1792: l'Europe coalisée est boutée ce qui ancre dans l’histoire la première victoire décisive de l’armée française pendant les guerres de la Révolution.

Citation:

Etre français, c'est faire triompher la volonté du peuple français contre l'Europe coalisée.


La Marseillaise est chantée pour la première fois à Strasbourg :

"L’étendard sanglant est levé" : c’est ici l’étendard des troupes européennes coalisées. De même pour le drapeau bleu à étoiles d’or de l’UE !

"Que veut cette horde d'esclaves, de traitres, de rois conjurés ?" : ces propos sont d’actualité brulante…

"De vils despotes deviendraient les maitres de nos destinées" : sans commentaires.


Le Roi et Nobles portent à l’époque des bas de soie couverts de culottes. Les français se nommeront les "sans culottes" car portaient, eux, « des chausses ». De nos jours, ne parlons pas par dérision de "sans papiers" ?

è Les Nobles  étaient réputés avoir le sang bleu, le teint blanc. Pur.

è Le peuple avait lui le teint basané (paysans). Il se revendiquait être de sang impur. Cqfd : Que le sang de nos propres martyrs est donc prêt à couler pour protéger notre Liberté et la République. Il n’y a aucun propos raciste dans ce texte contrairement à ce que certains ignorants affirment (à juste titre, les théories raciales n’existaient même pas à l’époque).


Chapite VI : la lutte entre souveraineté de droit divin et souveraineté nationale.


La Iere République (1792 – 1804) conserve la souveraineté nationale. Mais Bonaparte, sauveur de la République, va décider de faire comme Charlemagne ; il tombe dans le mythe de l'empire universel. Il fait venir le Pape Pie VII pour se faire couronner mais comme David l’a illustré, Napoléon se pose la couronne sur la tête. L'aigle et L'orbe impérial sont sous sa coupe.

Le Ier empire revient au symbole de l'héraldique céleste sur le drapeau afin de faire comprendre au peuple qu’il n’a plus son mot à dire. Cependant, malgré toutes ses victoires, il n'arrivera pas à unifier l'Europe (il lui manquera, entre autres, le Portugal, le Royaume Uni, la Suède et l’Empire Ottoman). Il abolit l'empire germanique, puisqu’il considère désormais que l’empire, c‘est lui.

1809 : Eugène de Beauharnais, fils adoptif de Napoléon dira « L’Empereur se trompe sur l’état de l’Europe.


Peut-être les souverains qui doivent à son appui un accroissement apparent de puissance se trompent-ils eux-mêmes sur les dispositions de leurs sujets.

Mais les Nations ne se trompent pas sur la domination qu’exerce sur elles  une seule Nation, ou plutôt un seul homme. Ils ne seront jamais nos alliés de bonne foi, ces peuples dont la défaite a fondé notre gloire et dont nos succès ont fait le malheur.

Déjà humiliés comme vaincus, comme tributaires, ils ont vu leurs souverains recevoir dans leur propre capitale les ordres d’un souverain plus grand ; ils les voient aujourd’hui appelés dans la science comme pour orner son char.

Les humiliations qui pèsent sur des Nations entières portent tôt ou tard des moissons de vengeance. » in Histoire des deux Restaurations'Achille de Vaulabelle.

Ce faisant, cela relevait d’une prémonition extraordinaire de dire cela en 1809. En réalité, ce sont les Vérités éternelles de toute histoires mondiales, et ces « prophéties » seront réalisées.

En 1814, Napoléon perd le pouvoir et fait place au retour des Bourbons imposé par les Etats européens : "La France rendue à l'Europe" (gallia reddita europae) trouve-t-on sur la nouvelle monnaie (aussi appelée « ange de paix »). Remarquons que cette devise a été inscrite sur les pièces de Frédéric Guillaume III de Prusse, de François Ier empereur d’Autriche et d’Alexandre Ier tsar de toutes les Russies. Donc la France, battue par les troupes coalisées vont venir réimposer les Bourbons que le français avaient chassés !

Comme du temps de Dante contre Philippe le Bel, L’EUROPE EST AINSI TOUJOURS UN PRINCIPE RÉACTIONNAIRE.  Invoquer la nécessité d’aligner la France sur le reste de l’Europe a toujours été historiquement le moyen de réprimer la volonté française de liberté politique et sociale, et d’indépendance nationale.



En 1814, Louis XVIII frère cadet de Louis XVI revient d'exil… au nom de la paix du monde. Il décide d’accorder aux français une « Charte Constitutionnelle ». Ainsi donc, c’est la restauration : drapeau blanc avec fleur de Lys. Le peuple n’a plus son mot à dire.


Souveraineté nationale : le peuple décide, le dirigeant obéi.

Souveraineté de droit divin: le dirigeant impose une pseudo Constitution au peuple. Le drapeau est celui du pouvoir « céleste ».

Il faudra attendre la IIe République (1848 – 1852)pour voir réapparaitre des médailles relatant « liberté, Egalité » et le retour au drapeau bleu, blanc, rouge.

Une nouvelle fois, c’est le peuple français qui a imposé sa Liberté à l’Europe et qui a ensuite inspiré les autres peuples d’Europe. Ce n’est pas l’inverse !

« Il y a un pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde. », Charles de Gaulle à Londres, 1er mars 1941

Tout ceci mène au coup d’État du 2 décembre 1851 où Louis Napoléon Bonaparte décide de recréer l’empire (il parcelle le drapeau d’abeilles d’Or, symbole de souveraineté céleste). En 1870 c’est le désastre à Sedan, entrainant la chute du 2nd Empire.

Chapitre VII.  Le retour de la menace des Empires

Le 18 janvier 1871, les troupes prussiennes sont en France à Paris sous le joug d’Otto von Bismarck : c’est LA RENAISSANCE DE L’EMPIRE ALLEMAND. Sur une idée de Bismarck, Guillaume Ier de Hohenzollern, roi de Prusse, relève le titre d’empereur (kaiser) et fonde le IIe Reich. Cela se passe dans la galerie des Glaces du château de Versailles pour humilier au maximum les Français.

Le parallèle entre le IIe Reich et le système institutionnel de l’Union européenne est frappant : ils sont tout deux composés de deux assemblées :

-        Un Reichstag des citoyens, sans pouvoir réel (= Parlement européen)

-        Un Bundesrat des État, au sein duquel prédominent les Prussiens (= commission européenne sous influence largement américaine)

Résultat, un nouvel empire extérieur menace la France. L’Alsace-Moselle enlevée à la France par le IIe Reich va cristalliser la rancœur des Français jusqu’à la 1ère Guerre Mondiale.

La Commune de Paris (18 mars 1870 – 28 mai 1871) dit « premier mouvement révolutionnaire de l’histoire » refusant catégoriquement la situation contemporaine s’opposera à la France Versaillaise (sous gouvernance d’Adolphe Thiers) qui accepte les conditions posées par le Reich. La Commune sera réprimée et la question se posera du régime lui succédant.

Une grande partie de la droite se tourne alors vers le Compte de Chambord, le futur Henri V : pratiquement tout est organisé pour sa montée sur le trône. Thiers et son parti dit à Henri V qu’il faut accepter le drapeau bleu/blanc/rouge, celui de la souveraineté national, créant ainsi un régime hybride. Henri V dit alors NON : « Ma personne n’est rien, mon principe est tout » ; il demande la restauration du drapeau aux fleurs de lys, ce qui lui sera refusé (car cela correspond à une monarchie de droit divin, non concevable alors).  Même les carrosses créés pour l’occasion étaient recouverts de fleurs de lys. C’EST JUSTEMENT CE « PRINCIPE » DONT L’ÉCRASANTE MAJORITÉ DES FRANÇAIS, MÊME DE DROITE, NE VOULAIT PLUS.

C’est ainsi que la France n’est pas redevenue une monarchie.

C’est ainsi que la IIIe République s’est installée avec l’amendement Wallon créant le septennat.

  • Jules Ferry, le 16 juin

1981 institut l’enseignement primaire gratuit.

  • En 1882, on

instaure l’enseignement laïc et gratuit pour les filles et les garçons

  • En 1905, c’est
    Aristide Briand qui fait voter

la loi de séparation de l’Église et de l’État.

Être français, c’est refuser le communautarisme et considérer que nous sommes tous identiques quelle que soit notre religieux, notre sexe, notre condition, nos convictions ou nos origines.

Être français, c’est aussi être généreux, ouvert sur les cultures et les peuples du monde entier, sans aprioris (V. Charles de Foucauld ; Maréchal Lyautey ; Paul Doumer : ces trois personnages ont bien ceci en commun, malgré les idées colonialistes de l’époque).

Être français, c’est savoir que « la patrie est le seul bien de ceux qui n’ont rien », Jean JAURES'.

La guerre de 14-18’ sera l’apogée de l’autodestruction des empires d’Europe. Elle s’achèvera par l’effondrement des empires centraux tels que l’Autriche-Hongrie et le IIe Reich. Les traités de paix signés et ratifiés entre 1919 et 1923 affirmeront leurs démembrements. Si l’empire allemand est relativement conservé, l’autre sera entièrement dépecé.

Durant la IIde guerre mondiale, on voit réapparaitre l’aigle impérial et l’orbe impérial sur les pièces de monnaie. C’est encore une fois la volonté impériale qui provoque la guerre. C’est une Nation qui tente d’imposer sa vision du monde aux autres (la France l’a été sous Napoléon, l’Allemagne au temps de Bismarck, l’Italie sous César, Byzance et l’empire Tsariste de même).

La IIIe République se solde par les pleins pouvoirs octroyés à Pétain en 1940 et laisse place au régime de Vichy. L’Etat Français adopte un nouveau drapeau : bleu blanc rouge, sur lequel on a imposé une francisque et des étoiles d’or. Décidément, sitôt que l’or arrive sur un drapeau, c’est lorsqu’il s’agit de voler une souveraineté aux français et d’imposer des décisions qu’ils ne veulent pas !

De Gaulle dira : « Être Français c’est hésiter :

-        Entre se soumettre à l’Empire au nom d’une prétendue fatalité

-        Ou au contraire lui résister au nom de la Franc éternelle ».

N.B : on assimile souvent les collaborateurs comme des pro-nazis. Mais comme au temps de la Guerre des Gaules, certains français préfèrent finasser, jouer sur tous les tableaux, bref : collaborer. Pétain était péténiste, Darlan : darlanien et Laval, lavaliste : ils faisaient carrière quelques soient la situation, fondamentalement contraire à la personnalité de De Gaulle. 

Pétain prétendait être un héros de l’Histoire de France, un résistant à l’occupation étrangère à l’égal de Vercingétorix ou de Jeanne d’Arc… « Je fais à la France le don de ma personne ». « Êtes vous plus français que lui ?» (propagande de guerre).

Pierre Laval a d’ailleurs été élu homme de l’année par le Times en 1931. Par alliance de sa fille unique Josée, il était indirectement lié au président Roosevelt, ce qui semble paradoxal au vu de ses discours de soutien à l’Allemagne ! Il a tout simplement assuré ses arrières.

Enfin Darlan se prétendait « debout dans la tourmente pour la Patrie »…

A Vichy, les États-Unis avaient une ambassade qu’ils ont maintenus jusqu’à fin 1942. Ces derniers n’ont jamais voulu reconnaitre De Gaulle ( c.f : http://www.upr.fr/actualite/france/charles-de-gaulle-refusait-de-commemorer-le-debarquement-des-anglo-saxons-le-6-juin-1964).  Alors même qu’ils étaient entrés en guerre contre le Japon en 1941 (et donc contre l’Allemagne), les États-Unis ont maintenu leur ambassade 1 an en France occupée. Il faut savoir que Pétain recevait chaque semaine l’ambassadeur des États-Unis, l’amiral William Leahy. Pétain lui rappelait sa collaboration.

La quintessence de toute « collaboration » c’est :

-        La soumission servile à l’étranger, quel qu’il soit.

-        L’acceptation de toutes les compromissions.

-        La conviction que la France ne fait pas le poids.

C’est exactement le discours contemporain que l’on envoie aux français (un pays criblé de dettes alors que les Etats Unis le sont BEAUCOUP PLUS, un pays stagnant n’ayant plus de rôle prépondérant dans le monde globalisé contemporain, etc…).  C’est exactement ce que faisait César avec les tribus gauloises.

En avril 1943, François Mitterrand est décoré de la Francisque n° 2202. Pour obtenir cette décoration, il fallait la demander et se faire parrainer par 2 personnes. Il fallait remplir un serment « je fais don de ma personne au maréchal Pétain comme il a fait don de la sienne à la France. Je m’engage à servir ses disciples et à rester fidèle à sa personne et à son œuvre » (https://www.youtube.com/watch?v=o1tccOWL2xM). Cette promesse a été tenue, puisque c’est lui qui a signé le traité de Maastricht.

Au même moment, Charles de Gaulle prononçait dans son Discours d’Alger du 3 novembre 1943 : « Vingt siècles d’histoire sont là pour attester qu’on a toujours raison d’avoir foi en la France ». Mitterrand comme Pétain considéraient que la France ne faisait plus le poids et devait être donnée aux anglais.

Un élément doit être gardé à l’esprit : la France N’APPARTIENT PAS AUX FRANÇAIS ; la France est un principe d’émancipation dont tous les peuples du monde aiment s’en prévaloir.

Lors du discours de Villepin en 2003 à l’ONU contre l’intervention en Irak, plus de 90% des pays l’ont acclamé.

La Ve République (1958 – 1986, date de la signature de l’Acte Unique préfigurant le Traité de Maastricht, début du démantèlement de notre démocratie).

Bâtie par Charles de Gaulle, l’homme qui a toujours dit NON à la « nouvelle Europe » hitlérienne et à la volonté hégémonique de l’Allemagne. Il a dit NON à la volonté hégémonique de l’URSS comme des États-Unis (CED en 1954 ; discours de Phnom Penh en 1966 ; politique de la chaise vide à l’OTAN). Mais il disait OUI à la coopération franco-allemande, à la coopération égalitaire franco américaine,  à la Chine de Mao en 1954 en y ouvrant la première ambassade française, à la coopération franco-britannique, à la communauté des États-Francophone (chapitre spécial prévu dans la Constitution), etc… tout ceci en vue des meilleurs intérêts pour la France. 

UNE STRATÉGIE CONFORME A 2000 ANS D’HISTOIRE.

Mais qu’est donc devenue cette stratégie ?

La Francisque bleu/blanc/rouge  aux étoiles d’or n’est ni plus ni moins que transférée sur le drapeau européen. HORREUR ! Revoilà l’héraldique du despotisme et de l’Empire. On peut ici mesurer l’étonnante pulsation de l’histoire de France.

-        Héraldique céleste choisie par les successeurs d’Hugues Capet

-        La Révolution Française

-        Napoléon fait revenir le symbole d’or pour montrer qu’il retire au peuple sa souveraineté

-        La Restauration des Bourbons qui reviennent avec les Fleurs de Lys

-        La IIème République 

-        Coup d’Etat de Napoléon III (les abeilles d’or)

-        La IIIe République

-        Vichy (la Francisque et les étoiles)

-        La Ve République

-        L’Union Européenne

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